«Madame la ministre, connue localement sous le nom de Brigitte», l’annonce son suppléant, sur le ton de la rigolade. Voilà Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, montée sur une chaise pour remercier les militants de leur travail. Ce samedi matin, elle les a réunis à sa permanence, à une semaine du premier tour des législatives, à Desvres, autrefois connue pour sa faïence, aujourd’hui un bourg tranquille de près de 5 000 habitants sis à une vingtaine de kilomètres de Boulogne-sur-Mer, à l’intérieur des terres. Brigitte Bourguignon est comme ça, accessible et sans façon, sans l’apparat ministériel des escortes et des gardes du corps. La 6e circonscription du Pas-de-Calais, où elle se représente, est vaste et rurale.
Ici, les kilomètres s’avalent par dizaines pour tracter dans les villages, qui votent de plus en plus pour le Rassemblement national. «Marine Le Pen a obtenu 58% des voix sur la circonscription à la présidentielle, quatre points de plus qu’en 2017», s’inquiète la ministre. Elle a du mal à comprendre cette faveur pour l’extrême droite dans cette campagne qui travaille, où 75% de la population est propriétaire de sa maison, souligne-t-elle. «Il n’y a pas de raisons majeures», continue la ministre. «Les gens ne tolèrent plus le “vu à la