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Libération
Le compte n'est pas bon

Législatives: dans l’Essonne, 18687 - 18668 = 19 voix qui manquent à Cédric Villani

Dans un scrutin hyper serré, le mathématicien, ex-LREM investi par la Nupes, est défait par Paul Midy, le directeur général de La République en marche.
Cédric Villani au théâtre du Trianon à Paris, le 5 février 2020. (Marc Chaumeil/Libération)
publié le 19 juin 2022 à 23h21

Le duel s’annonçait très disputé. Il a accouché d’un résultat extraordinaire, qui se joue à 19 voix sur plus de 37 000 exprimés. Dans la 5e circonscription de l’Essonne, le député sortant, Cédric Villani, obtient au second tour de l’élection législative 49,97% des suffrages, tandis que Paul Midy, le candidat d’Ensemble, réunit 50,03 %. Elu avec En marche en 2017, mais en rupture avec la majorité depuis son aventure personnelle à la mairie de Paris en 2020, Cédric Villani concourait sous l’étiquette la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le rassemblement de la gauche. Le médiatique mathématicien demandera-t-il à ce que l’on refasse les additions ?

Pour faire tomber son ancien chouchou, ex-caution intellectuelle et scientifique, le mouvement présidentiel avait envoyé au front un élément chimiquement pur du macronisme. Homme de l’ombre, le polytechnicien Paul Midy est ni plus ni moins que le directeur général de La République en marche depuis trois ans. Avant cela, il a œuvré sept années au cabinet de conseil McKinsey, dont il a été l’un des associés, et travaillé pour des start-up, ayant notamment dirigé le service de livraison de nourriture Frichti ou le distributeur en ligne Jumia. Il a profité des reports de voix dans une circonscription plutôt favorable à la droite, alors qu’il avait réuni 30,5% des suffrages au premier tour.

Face à cette incarnation quasi-parfaite du macronisme, Cédric Villani a certainement payé auprès des électeurs son nomadisme partidaire au cours du mandat parlementaire écoulé. L’ex-directeur de l’Institut Henri-Poincaré et médaille Fields en 2010, qui s’est investi sur la question de l’intelligence artificielle, s’est progressivement rapproché des écologistes de gauche, jusqu’à soutenir Yannick Jadot à la présidentielle. Lors d’une rencontre avec Libé pendant l’entre-deux-tours de ces législatives, il expliquait : «Si on m’avait dit il y a cinq ans que je me retrouverais au second tour à faire campagne contre le mouvement dans lequel je me suis engagé en 2017, je n’y aurais pas cru […]. Mais je ne pouvais pas prévoir que ce parti manquerait tous les grands rendez-vous écologiques.»

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