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Législatives: dans l’Essonne, Cédric Villani fait honneur à son étiquette Nupes

Député sortant élu avec LREM, candidat avec la Nupes, le mathématicien a profité à la fois de la dynamique de l’union de la gauche et de la prime au sortant pour virer en tête du premier tour.
Propulsé en tête du premier tour dans sa circonscription, Cédric Villani est bien placé pour conserver son mandat. (Christophe Archambault/AFP)
publié le 12 juin 2022 à 23h14

C’est une bataille très significative de l’épopée du macronisme, celui du passé et celui de l’avenir, qui se joue dans la 5e circonscription de l’Essonne. Le mathématicien Cédric Villani, élu avec En marche en 2017 mais en rupture avec la majorité depuis son aventure personnelle à la mairie de Paris en 2020, y était notamment opposé à Paul Midy, directeur général du parti présidentiel (récemment renommé Renaissance) depuis trois ans. Dimanche 12 juin, le premier a viré en tête avec 38,2 % des suffrages au premier tour de l’élection législative, contre 30,5 % pour le second.

Pour ce scrutin, le médiatique scientifique, ex-directeur de l’Institut Henri-Poincaré et médaille Fields en 2010, a reçu l’onction de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le rassemblement de l’union de la gauche. Au cours du mandat parlementaire écoulé, pendant lequel il s’est notamment investi sur la question de l’intelligence artificielle, Cédric Villani s’est progressivement rapproché des écologistes de gauche, dont Yannick Jadot, qu’il a soutenu à la présidentielle. «Je considère que ma vie politique a vraiment commencé en 2020, quand je me suis rendu à l’évidence qu’il n’y avait pas vraiment de projet chez LREM», a-t-il expliqué à Libération pendant la campagne. Et aussi : «J’ai été élu pour LREM il y a cinq ans, mais j’ai compris que ce ne serait pas possible de défendre mes convictions en y restant, alors je suis parti. Avec la Nupes, je continue de défendre mes valeurs d’écologie, de démocratie et de solidarité.»

Dans une circonscription bigarrée, qui réunit les quartiers populaires aux Ulis, des territoires résidentiels comme Gif-sur-Yvette et le pôle scientifique de Saclay, Cédric Villani avait été très facilement élu il y a cinq ans, échouant de peu à obtenir une majorité au premier tour. Pour essayer de détrôner celui qu’il considère comme un félon, le mouvement présidentiel a envoyé au feu un élément chimiquement pur du macronisme. Avant de diriger La République en marche, le polytechnicien Paul Midy a d’abord œuvré sept années au cabinet de conseil McKinsey, dont il a été l’un des associés, puis travaillé pour des start-up ayant notamment dirigé le service de livraison de nourriture Frichti ou le distributeur en ligne Jumia.