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Libération
Indéboulonnable

Législatives: dans l’Essonne, six à la suite pour Nicolas Dupont-Aignan

Le souverainiste, qui bénéficiait de l’absence de concurrence à l’extrême droite, a gagné le droit de retourner une sixième fois à l’Assemblée nationale, récoltant 57,3% des suffrages.
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan à Yerres le 10 avril. (Emmanuel Dunand/AFP)
publié le 20 juin 2022 à 0h10

La petite entreprise de Nicolas Dupont-Aignan va pouvoir continuer à tourner. Le président de Debout la France, une formation souverainiste, est réélu pour la sixième fois de suite député de la 8e circonscription de l’Essonne. Indéboulonnable depuis 1997 de son siège, il est élu avec 57,3 % des voix contre 42,7 % pour la candidate de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) Emilie Chazette-Guillet. En 2017, avait failli voir l’élection lui passer sous le nez, l’emportant avec 52,1 % des voix, rattrapant un retard de six points au premier tour.

Son image était alors écornée par son rapprochement avec Marine Le Pen, avec qui il s’était affiché dans l’entre-deux-tours de la présidentielle contre la promesse d’un poste de Premier ministre si elle était élue. Le choix politique avait fait des vagues au sein de son mouvement et provoqué le départ de nombreux membres. En 2022, Dupont-Aignan n’a pas fait la même erreur, mais il a quand même appelé à voter Le Pen face à Macron, avec moins à perdre que la dernière fois : la plupart de ses cadres se sont déjà enfuis, dont certains au RN. En remerciement de sa loyauté à la patronne de l’extrême droite française, l’ancien maire de Yerres a obtenu un sucre. Le Pen n’a pas présenté de candidat face à lui.

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Le coup de pouce aura donc été payant, malgré une campagne exclusivement tournée vers les réseaux sociaux. Avec la crise du Covid-19, Dupont-Aignan a axé sa propagande vers les antivax, multipliant les vidéos aux accents complotistes dans l’espoir de capter cette niche électorale. A priori un pari perdant. Réélu, Dupont-Aignan continuera de ne pas reverser un centime de sa cotisation d’élu à Debout la France, un «oubli» de quelques dizaines de milliers d’euros en cumul. En revanche, il pourra continuer à dépenser une partie de sa dotation matérielle de député en frais de taxis, cette enveloppe plafonnée à 18 950 euros par an, à laquelle ont droit tous les élus au Palais-Bourbon. Normalement, il ne devrait pas en avoir besoin, mais le chauffeur de Debout la France, est trop souvent utilisé par la femme de Nicolas Dupont-Aignan, Valérie, qui pourtant, elle, n’a aucun mandat.