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Libération
Reportage

Législatives dans l’Hérault: «Le vote RN fait tache d’huile»

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A Florensac, commune historiquement socialiste, le parti a gagné plus de dix points en cinq ans. Une progression qui essaime dans tout le Languedoc-Roussillon.
Le candidat RN Aurélien Lopez-Liguori aux côtés de Marine Le Pen, le 9 juin à Agde (Hérault). (Pascal Guyot/AFP)
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier
publié le 15 juin 2022 à 8h23

Qui aurait pu s’imaginer dans la communauté des vieux marins pécheurs sétois que l’extrême droite ferait un jour son nid ici, dans la 7e circonscription de l’Hérault, longtemps tenue par le PCF ? Et pourtant : Aurélien Lopez Liguori, candidat RN de 29 ans, y est arrivé en tête du premier tour des législatives, dimanche, avec 31 % des voix, soit dix points de plus que Gabriel Blasco, un communiste rallié à la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Ce score sévère laisse un marcheur KO : Christophe Euzet, le député sortant, a perdu la circonscription qui regroupe 22 communes dont Sète, Agde et Pézenas. Dimanche soir, il confiait au quotidien le Midi libre : «On s’est investis pendant cinq ans pour essayer d’endiguer le RN mais rien n’y fait. […] On essaie de faire passer le message mais manifestement il ne passe pas.»

«Nos enfants ne votent plus comme nous»

«Ce basculement vers l’extrême droite est similaire à ce qu’on a vu dans le Biterrois, analyse Nicolas Cossange, secrétaire départemental du PCF. Il correspond à une arrivée massive sur la circonscription de retraités originaires du nord de la France, et à une dégradation de la situation des classes moyennes installées dans les villages. Avec Agde, c’est là que le vote RN est le plus fort.»

Parmi ces villages, Florensac : dans cette commune pépère et proprette, le candidat RN a recueilli dimanche 36 % des voix, soit deux fois plus que