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Législatives en outre-mer : au Nouveau Front populaire, une «bataille décisive pour la constitution d’une majorité»

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Elections législatives 2024dossier
Alors que l’Assemblée risque d’être morcelée le 7 juillet, les 27 députés ultramarins pourraient jouer un rôle clé dans la constitution d’une majorité. Bien que divisé, le Nouveau Front populaire peut espérer remporter une grosse quinzaine de sièges.
Dans un bureau de vote de Saint-Pierre à la Réunion, lors des élections européennes, le 9 juin. (Ophelie Vinot/Hans Lucas. AFP)
publié le 24 juin 2024 à 16h00

A l’Assemblée nationale, les députés ultramarins ne pèsent pas grand-chose. Vingt-sept sièges seulement leur sont réservés, soit un peu moins de 5% de l’hémicycle. Pourtant, à l’approche de législatives particulièrement incertaines, où la majorité pourrait se jouer d’un rien, ces cinq petits pourcents valent cher. La gauche en est bien consciente. «Pour le Nouveau Front populaire, si la majorité se joue à une quinzaine d’unités, elle sera ultramarine», martèle Olivier Nicolas, secrétaire national outre-mer au PS, quand son homologue chez La France insoumise, l’eurodéputé réunionnais Younous Omarjee, parle d’une «bataille décisive pour la constitution d’une éventuelle majorité».

En 2022, les outre-mer avaient rapporté gros à la Nupes : pas moins de 17 des 27 élus étaient venus gonfler ses rangs à l’Assemblée. Dix avaient rejoint les communistes et leur groupe GDR, historiquement très investi par les élus ultramarins, quatre le PS et trois LFI. Tous étaient issus de cinq collectivités : la Réunion (six des sept circonscriptions avaient été remportées par la gauche), la Martinique (quatre sur quatre), la Polynésie française (trois sur trois), la Guyane (deux sur deux) et la Guadeloupe (deux sur quatre). Ces résultats n’étaient pas forcément surprenants dans des territoires qui ont tous, à l’exception de la Guadeloupe, à leur tête un élu de gauche. Beaucoup d’entre eux avaient par ailleurs