Posé derrière son bureau, Jean-Luc Mélenchon plonge le regard sur son téléphone, sourire en coin. «Installez-vous un instant, je réponds à un message», dit-il en tapotant sur l’écran tactile. Le cellulaire du député des Bouches-du-Rhône sonne du matin à l’aube depuis le premier tour de la présidentielle. Des félicitations, des mots doux et de forts désirs de circonscriptions. Il ne répond pas toujours : «Certains ont du mal à me croire mais je ne m’occupe pas des circonscriptions ; je me tiens loin de ça. Parfois, je réponds à tous ceux qui m’insultaient ces derniers mois, ceux qui me croyaient mort et qui reviennent frapper à la porte pour me demander d’appuyer leur candidature.» On ne connaîtra pas le nom du destinataire. Il pose son portable. La discussion débute.
On s’est pointé mercredi après-midi dans le bureau du troisième personnage de la présidentielle pour éplucher le passé proche et se projeter dans l’avenir qui s’annonce. Un genre de Bilan et Perspectives. Jean-Luc Mélenchon s’envisage en Premier ministre. Un songe qui fait ricaner ses adversaires – notamment les marcheurs. L’ancien socialiste espère rafler la mise aux législatives de juin. La marche s’avère conséquente : «Je ne dis pas que nous allons gagner mais que nous pouvons l