Ils étaient 50 % en 2019. Tout au long de la campagne européenne, Libé donne la parole à cette partie de l’électorat qui n’ira pas aux urnes le 9 juin. Une abstention qui n’a, parfois, rien à voir avec de l’indifférence.
Loïc, 47 ans, croisé un après-midi de semaine devant la cathédrale d’Orléans, explique avec détachement qu’il ne se déplacera pas pour voter en juin. «Je n’irai certainement pas voter aux européennes. Je ne suis même pas inscrit sur les listes électorales…» Ce cariste en intérim, en pleine séparation avec sa compagne, estime «qu’on s’y reconnaît plus entre les différents partis». «On a l’impression qu’ils passent leur temps à se tirer dans les pattes. Ou alors ils s’associent pour écraser d’autres partis. C’est une guéguerre entre eux, ils voient leur intérêt avant celui des Français», fustige-t-il. Loïc raconte avoir du mal à joindre les deux bouts et se dit inquiet pour l’avenir : «Je dois vite trouver un logement pour moi et mon fils, et même si je gagne plus que le smic, entre 1600 et 1800 euros par mois, je sens que ça va être compliqué.» Désabusé, celui qui se situe «plutôt à droite» affirme que «vu [sa] situation, quel que soit le résultat des élections, ça ne changera rien du tout». «Même l’élection pr