D’un côté, 88 députés Rassemblement national (RN), ambassadeurs d’un lepénisme en mal chronique d’implantation malgré cinq décennies d’existence. De l’autre, une myriade d’élus locaux de droite dont le lien se fait de plus en plus lâche avec le parti Les Républicains (LR), qui n’en finit plus de décliner. La concordance entre les deux pièces du puzzle apparaît, dès lors, presque naturelle. Sur le plan national, à l’Assemblée par exemple, ni un bord ni l’autre ne prévoit encore d’alliance, encore moins de fusion. Mais sur le terrain, le rapprochement de fait ou, a minima, l’entente cordiale, se poursuit à bas bruit. Grignotant toujours un peu plus la digue censée séparer le RN du reste de l’échiquier politique.
L’un de ses artisans, Franck Allisio, a reçu mandat direct de Marine Le Pen pour mener ce travail de corrosion. Député RN des Bouches-du-Rhône, il copine avec Eric Le Dissès, maire divers droite de Marignane, proche de LR, vice-président du département dans la majorité de l’ex-LR Martine Vassal. Le Dissès, maire d’une ville dirigée par l’extrême droite entre 1995 et 2008, n’a rien pour déplaire à Allisio : auteur en mai 2022 d’un arrêté anti-burkini pour lutter contre «l’islamisation extrême de la France», il s’est porté volontaire, la même année, pour expérimenter da