Emmanuel Macron aura-t-il le temps, en six mois, de faire aboutir tous les sujets abordés jeudi lors de sa conférence de presse élyséenne ? Nouvelles règles budgétaires et financières, politisation de Schengen, «verdissement» de l’énergie nucléaire et avènement d’un salaire minimum européen : retour sur quatre dossiers que le chef de l’Etat compte s’approprier au premier semestre 2022.
Budget
La fin du «tabou» des 3%
«Repenser le cadre budgétaire» et poursuivre «le travail commencé». En mettant le sujet au menu du sommet extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernements des 10 et 11 mars 2022, Emmanuel Macron tente un coup. A chaque crise sont pointées du doigt l’obsolescence et l’inadaptation des règles du pacte de stabilité – à commencer par les interdictions d’afficher un déficit public au-delà de 3 % du produit intérieur brut et d’avoir une dette supérieure à 60 % du PIB.
La pandémie, qui a entraîné une suspension de ces critères jusqu’en 2023, a relancé les débats sur leur bien-fondé. Personne n’a oublié qu’après la crise financière de 2008, ces règles ont justifié les politiques d’austérité ayant freiné la reprise et conduit à des crises sociales. «Si c’est l’Europe du chômage, ce sera l’Europe de la guerre», a dramatisé Macron jeudi, estimant que les Etats de l’Union ont «vécu pendant des décennie