«Pride fâchée contre France fasciste», «Moins de fachos, plus de clitos», «Les pédés emmerdent le Front national», «Je chie des arcs-en-ciel sur ta gueule»… A Rennes, ce samedi, beaucoup des pancartes arborées à la Marche des fiertés, à laquelle s’est greffé le rassemblement intersyndical contre l’extrême droite, sont aux couleurs des deux causes. Bien avant le coup de tonnerre de dimanche, la 30e pride rennaise avait déjà choisi comme mot d’ordre la lutte «contre les idées fachos». «On anticipait une montée de l’extrême droite aux élections européennes. Certaines personnes LGBTI+ sont tombées dans le piège de leur normalisation, mais l’extrême droite n’est jamais notre amie. S’ils arrivent au pouvoir, ils voudront limiter nos droits et ronger sur nos acquis, comme on l’a vu aux Etats-Unis ou en Italie», explique au tout début du rassemblement Emma Guiguen, présidente d’Iskis, le centre LGBTI+ de Rennes, et coordinatrice de la marche.
«L’extrême droite va s’attaquer aux plus discriminés comme les personnes LGBTI+, mais aussi les racisés, les sans-papiers, les féministes… L’arrivée du RN au pouvoir serait également une catastrophe sociale», souligne Fabienne Portanguen, membre du bureau départemental de Solidaires, l’une des dix organisations syndicales qui ont appelé localement à se joindre à la pride.
Peu à peu, la vaste esplanade Charles-de-Gaulle se remplit : syndicalistes, militants politiques et citoyens se mêlent à la foule arc-e