Un soir de 2015, dans le local parisien du Front national de la jeunesse. Florian Philippot, alors numéro deux du parti d’extrême droite, tient conférence devant un parterre de militants énamourés. Quand soudain, le portrait de Jean-Marie Le Pen, accroché au mur, se détache sans raison et tombe dans un fracas de verre brisé. Un moment interdite, gênée par l’évènement paranormal, l’assistance finit par exploser de rire devant l’ironie de la situation : à la même époque, le fondateur du FN est en passe de se faire exclure de son propre parti, sous la pression de… Florian Philippot. Huit ans ont passé, l’anecdote se passe toujours entre militants mais le portrait du diable de la République continue de flotter dans l’air du Rassemblement national (RN). Et de le vicier.
Cette semaine, la seule évocation du vieillard de 95 ans a en partie réussi à gâter un mois d’effort de normalisation frontiste à l’endroit de la communauté juive. Il a suffi que Jordan Bardella déclare : «Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite», pour que sa participation, au côté de Marine Le Pen à la marche contre l’antisémitisme prév