Une entreprise de dissimulation ou a minima de discrétion volontaire. A l’inverse d’un Eric Zemmour dont le trash et la radicalité assumés furent consubstantiels à sa candidature présidentielle, Marine Le Pen ne fait pas explicitement campagne sur le cœur de son programme, minorant ou taisant certaines conséquences concrètes de ses propositions. Manière pour elle de fédérer plus largement que par le passé en apparaissant moins inquiétante et si possible plus crédible. Une stratégie «du pouvoir d’achat et des chats» qui s’est avérée payante jusqu’au soir du premier tour. Mais l’artifice fonctionne moins bien depuis qu’il ne reste que deux candidats en lice et que ceux-ci sont l’objet de toute l’attention médiatique. C’est d’autant plus le cas que depuis le début de sa campagne d’entre-deux tours, Marine Le Pen se retrouve à devoir répondre plus en détail sur certains points de son programme restés en partie sous les radars, à l’abri du paratonnerre Zemmour.
Bien davantage que ces derniers mois, la période s’avère un révélateur parfois cru de ce que serait le lepénisme au pouvoir. Après avoir décrypté le rapport malsain de Marine Le Pen à l’Etat de droit sous couvert de défense des libertés, avec un contournement des contrepouvoirs typique des démocraties illibérales à la hongroise. Après avo