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Promesse

Michel Barnier nommé Premier ministre : Olivier Faure assure qu’aucun socialiste n’entrera au gouvernement

Le Premier secrétaire du PS a estimé ce vendredi 7 septembre que le nouveau locataire de Matignon allait «s’adresser à l’extrême droite, dont il a très bien compris que sa survie dépendait d’elle».
Olivier Faure à Savigny-le-Temple, le 28 août 2024. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 6 septembre 2024 à 10h57

Tout à sa volonté affichée de rassemblement, le nouveau Premier ministre Michel Barnier parviendra-t-il à débaucher jusque dans les rangs du Parti socialiste ? Assurément non, a balayé ce vendredi 7 septembre au matin le Premier secrétaire de la formation à la rose, sur France Inter. «Aucune personnalité du PS ne rentrera dans ce gouvernement», a-t-il martelé. Bernard Cazeneuve, longtemps pressenti pour Matignon, a notamment fait savoir via son entourage qu’il aurait refusé un poste de ministre d’Etat dans le nouvel exécutif, a rapporté Le Parisien.

«Quand Michel Barnier dit qu’il va gouverner avec tout le monde, à qui s’adresse-t-il ? À la gauche ? Non, à l’extrême droite, dont il a très bien compris que sa survie dépendait d’elle. […] Les clins d’œil sont pour Marine Le Pen qui a décidé de qui serait Premier ministre», a accusé le député de Seine-et-Marne, après que le Rassemblement national, sollicité par l’Elysée, a accepté de ne pas censurer immédiatement Michel Barnier, rendant possible son accession à Matignon.

Olivier Faure a ensuite confirmé que la gauche déposera une motion de censure contre l’ancien commissaire européen car «le choix qui a été fait par le chef de l’Etat, c’est de se mettre au barycentre des droites et de l’extrême droite», ce qui est «une trahison démocratique» par rapport au résultat des législatives. Les autres responsables du Nouveau Front populaire (NFP) sont sur la même ligne, ce vendredi matin : la colère et l’indignation à l’égard de la décision d’Emmanuel Macron. «De fait, le président se place en cohabitation avec le Rassemblement national», a estimé sur RTL Lucie Castets, qui était la candidate de la gauche pour Matignon.

Pour la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, Emmanuel Macron est passé «du front républicain» à «l’affront républicain». Sur BFMTV, le coordinateur de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard a estimé que Michel Barnier avait eu une «ligne politique qui se rapproche de l’extrême droite» sur l’immigration lorsqu’il était candidat à la primaire de la droite fin 2021 pour la présidentielle.

Barnier à Matignon à cause du PS ? «Une fable totale»

Olivier Faure s’est par ailleurs défendu d’avoir bloqué la nomination de l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve à Matignon et d’être ainsi indirectement à l’origine d’un gouvernement de droite comme le lui reprochent ses opposants au PS. Par «l’intransigeance» des leaders du NFP, «on se retrouve avec 100 % de rien», a ainsi déploré sur BFMTV et RMC le maire socialiste de Saint-Ouen Karim Bouamrane, en référence à la formule de Jean-Luc Mélenchon sur le respect intégral du programme du NFP.

«C’est une fable totale […]. Le PS n’a pas ce pouvoir et la responsabilité incombe uniquement au chef de l’Etat qui s’est placé de lui-même sous la coupe de l’extrême droite», a rétorqué le Premier secrétaire. «Nous n’étions pas prêts à simplement cautionner un casting. Nous voulions savoir pour quoi faire. C’est quand même la moindre des choses», a-t-il ajouté. Il a assuré avoir «plaidé jusqu’à hier matin pour que ce soit une personnalité de gauche qui soit au gouvernement». Olivier Faure par ailleurs a défendu le maintien du PS au sein du NFP car «si vous brisez le Front populaire, la majorité relative à gauche, ça n’existe plus. Et donc si elle n’existe plus, alors le chef de l’État aura toute liberté pour dire qu’effectivement il a toutes les coudées franches».