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Analyse

Michel Barnier Premier ministre, le plan B

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En campagne discrète depuis des semaines et habile négociateur, l’ancien ministre a profité de l’hostilité du RN à l’égard de Xavier Bertrand pour devenir le cinquième Premier ministre d’Emmanuel Macron.
Lors de la cérémonie de passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Michel Barnier à Paris, le 5 septembre 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 5 septembre 2024 à 21h12

Sur le tapis rouge, l’arnaque. Près de deux mois après l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire (NFP) aux élections législatives, c’est un Premier ministre de droite qui entre à Matignon jeudi après-midi. Armé de «beaucoup d’humilité», de «la sagesse que donnent les cheveux blancs» et d’une «forme olympique», Michel Barnier, 73 ans, plus vieux chef de gouvernement de la Ve République, déloge le plus jeune, Gabriel Attal. Cet ancien monde qu’Emmanuel Macron pensait avoir dynamité est de retour. C’est à l’ancien ministre de Jacques Chirac, à la longue carrière savoyarde, nationale et européenne que s’agrippe le chef de l’Etat pour sortir de la crise politique créée par sa dissolution ratée.

Pendant une poussive passation de pouvoir entre Attal et Barnier, chacun y allant d’un couplet en hommage à sa génitrice, le nom d’une autre femme puissante n’est jamais prononcé : celui de Marine Le Pen. C’est pourtant à l’assentiment de la cheffe du Rassemblement national que Barnier doit son arrivée à Matignon. Consultée à plusieurs reprises par Emmanuel Macron, la patronne du RN, forte de 126 députés, a barré les noms du président LR des H