Le Premier ministre LR, Michel Barnier, a promis ce mercredi 11 septembre de nommer un gouvernement «la semaine prochaine», expliquant faire «les choses méthodiquement, sérieusement», depuis son arrivée à Matignon il y a six jours.
Nommé par le président Emmanuel Macron après des élections législatives qui n’ont pas permis de dégager une majorité à l’Assemblée nationale, l’ancien commissaire européen s’est exprimé devant les caméras à son arrivée aux journées parlementaires du parti Horizons, à Reims.
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Le nouveau locataire de la rue de Varenne, venu de la droite et qui n’a pas manqué de critiquer Emmanuel Macron par le passé, entend mettre sa patte sur cette équipe. Mais Michel Barnier, qui ne dispose pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, va devoir veiller aux équilibres de sa supposée coalition parlementaire, réunissant le bloc macroniste (Renaissance, Horizons, MoDem), de la droite et de Liot. Il s’agit donc pour lui de renouveler une équipe sans doute élargie à la droite – il a lui-même promis des «ruptures» –, tout en l’ouvrant à la gauche et sans braquer l’extrême droite.
«Plus de gages à la droite et à l’extrême droite qu’à la gauche»
A gauche pourtant, nombreuses sont les personnalités qui ont rejeté toute participation à son gouvernement, en dernier lieu le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane ou la présidente de la région Occitanie Carole Delga, cette dernière refusant de participer à «un gouvernement de droite soutenu par l’extrême droite». Carole Delga a par ailleurs confirmé que si elle était députée, elle suivrait la position du Nouveau Front Populaire, celle de la censure, «parce que le choix du président de la République ne respecte pas le vote des Français». Lundi, lors d’un échange téléphonique, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et le président du groupe rose à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, ont fixé Barnier : aucun socialiste n’intégrera son gouvernement.
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Même parmi les macronistes, Barnier aura fort à faire, l’aile gauche du parti présidentiel posant des lignes rouges, comme le ministre démissionnaire de l’industrie Roland Lescure dans Libération, et notamment sur l’immigration. «Michel Barnier donne plus de gages à la droite et à l’extrême droite qu’à la gauche, note aussi le député de Moselle, Ludovic Mendes. Je ne sais pas si je suis dans la majorité ou l’opposition.»