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Reportage

«Moi, c’est la majorité, mais c’est surtout moi» : dans le Nord, la députée Renaissance Violette Spillebout la joue perso

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En campagne ce dimanche, l’élue avance l’ancrage personnel et pas son affiliation au camp présidentiel, dans une circonscription moins touchée par la marée RN et fait face à la colère et à l’incompréhension des habitants.
La députée Renaissance Violette Spillebout au salon French Tech à Paris le 23 mai. (Serge Tenani/Hans Lucas via AFP)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 16 juin 2024 à 16h47

Une députée macroniste sortante avec le vent dans le dos, ces jours-ci, ce n’est pas si courant. Violette Spillebout a de la chance : sa circonscription, la neuvième du Nord, est la seule du département à avoir placé la liste Renaissance en tête aux élections européennes, dimanche dernier, avec 20,46% des voix. Ce territoire où cohabitent un bout populaire de Lille, la moitié de Tourcoing et les très bourgeoises villes de Bondues, Mouvaux et Marcq-en-Barœul, a l’allure d’un havre macroniste préservé.

Au salon de thé de Marcq, où rendez-vous était donné aux militants pour le tractage dimanche matin, Robert et Marielle, venus prendre leur petit-déjeuner avec journaux et bouquin, la guettent. En deux ans de mandat à peine, l’élue Renaissance s’est installée dans le paysage, son nom est connu. Le couple est inquiet, estomaqué de la montée de l’extrême droite dans ces bastions aisés de la droite bon teint passés au macronisme : 18,7% pour le RN dans la circonscription aux européennes, contre 9,6% au premier tour des dernières législatives de 2022.

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