Menu
Libération
Disparition

Mort de Gérard Collomb, le credo lyonnais

Article réservé aux abonnés
Migrants, réfugiés... face à l'exodedossier
Figure marginale du PS avant d’emporter enfin en 2001 la mairie de Lyon qu’il guignait depuis vingt ans, il ralliera Emmanuel Macron pour s’offrir sur le tard l’expérience gouvernementale dont il rêvait au ministère de l’Intérieur. Il est mort ce samedi 25 novembre à 76 ans.
Gérard Collomb à Lyon, le 28 mai 2020. (Bruno AMSELLEM/Photo Bruno Amsellem pour Libération)
publié le 25 novembre 2023 à 22h25
(mis à jour le 26 novembre 2023 à 17h11)

L’image avait marqué l’investiture d’Emmanuel Macron. A l’Elysée, ce 14 mai 2017, Gérard Collomb est au premier rang, parmi les invités que salue un par un le jeune président élu. Quand vient son tour, submergé par l’émotion, le septuagénaire est en larmes. C’est le couronnement inespéré d’une longue carrière d’élu local : le lendemain, le maire de Lyon, premier haut responsable socialiste à avoir misé sur Macron, sera ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, numéro deux du gouvernement. A la manière de l’empereur, le nouveau président réconforte d’une petite tape sur la joue ce vieux grognard bouleversé qui a l’âge de son père.

La scène n’aura pas surpris les proches de cet hypersensible. Ils l’ont vu souvent en pleurs. «Au début de ma carrière, chaque fois que quelqu’un me trahissait, c’était une meurtrissure. Aujourd’hui, je considère presque cela comme une figure de style», disait-il à Libération en 2008. Il est né à Chalon-sur-Saône de parents ouvriers. Son père métallurgiste, syndicaliste CGT, était, comme il le racontera plus tard, prêt à tous les sacrifices pour que son fils fasse des études. Il l’amenait à l’atelier, le matin, pour qu’il révise avant l’école. Admis en hypokhâgne au prestigieux lycée du Parc, à Lyo