Entre la fille et le père, il y a d’abord la ressemblance physique, frappante. Le blond des cheveux, la voix dure, presque rocailleuse, la démarche massive. Le rire, aussi, si puissant quand il éclate après un bon mot ou une saillie contre un adversaire politique, un journaliste. «Marine est le clone absolu de son père», avait, un jour de 1998, formulé sa mère, Pierrette, au micro d’Europe 1. «C’est Jean-Marie Le Pen, physiquement, moralement, les cheveux en plus», ajoutait celle qui avait conçu de l’amertume pour la préférence de sa fille envers son autre géniteur.
Le reste est à l’avenant. «Depuis toute petite, Marine a toujours montré les mêmes traits de caractère que Le Pen, se remémorait Yann, la sœur aînée, dans Libé en 2015. C’est miss trompe-la-mort et miss bonne humeur. Elle n’a jamais été une chouineuse ou une boudeuse. Elle est sûre d’elle et ne montre jamais ses doutes.» Lors de la campagne de 2022, certains compagnons de route, rares survivants à avoir servi les deux prénoms de la dynastie, voyaient encore les formules du père revenir dans la bouche de la fille. «J’ai le calme des vieilles troupes», leur répétait-elle, quand le navire frontiste tanguait sous les coups d’Eric Zemmour. «Inutile de s’agiter sur le pont quand il n’y a pas de vent.» «Assieds-toi au bord de la rivi