«Laissez retomber la poussière», conseillait, en juillet, Marine Le Pen à ses ouailles, encore étourdies par la contreperformance des élections législatives. Jordan Bardella surtout, qui se voyait déjà Premier ministre à la tête d’une majorité absolue, avait du mal à déglutir sa troisième place, derrière la gauche et la majorité relative sortante et parlait même de «défaite». Le «calme des vieilles troupes» revendiqué par la triple candidate à la présidentielle a fini par payer. Un peu moins de deux mois plus tard, la poussière est retombée, et la cheffe de file de l’extrême droite française réapparaît en faiseuse de Premier ministre.
En acceptant de ne pas censurer a priori Michel Barnier, les députés du Rassemblement national (RN) viennent de rendre possible le bail de l’ancien négociateur du Brexit à Matignon. «La nomination de Michel Barnier semble répondre au moins au premier critère que nous avions réclamé, c’est-à-dire un homme qui soit respectueux des différentes forces politiques et qui soit capable de pouvoir s’adresser au RN […] de la même façon qu’aux autres groupes», s’est félicitée Le Pen ce jeudi 5 septembre. Et de rappeler les autres conditions posées pour ne pas baisser le pouce : «La modification du mode de scrutin» vers la proportionnelle et «la prise en c