Menu
Libération
Sur un air identitaire

«Nous sommes le pays de la minijupe, pas celui de la burqa» : dans le Gers, les curieux accents de Bruno Le Maire

Article réservé aux abonnés
Elections législatives 2024dossier
En meeting dans un village du Sud-Ouest pour soutenir un candidat Renaissance aux législatives, le ministre de l’Economie a déroulé une déconcertante vulgate inspirée des obsessions de l’extrême droite, chargeant le «déraillement moral» du pays, «pris en tenaille entre le wokisme et la montée de l’islam radical».
«Le peuple n’acceptera pas qu’on critique matin et soir son histoire, sa culture, ses traditions», a martelé Bruno Le Maire entre de nombreuses saillies réactionnaires. (Francois Pauletto/Hans Lucas.AFP)
par Nathalie Gathié
publié le 28 juin 2024 à 15h27

Quand Bruno Le Maire braconne sur les terres du Rassemblement national, il n’y va pas avec le dos du populisme. Le jeudi 27 juin à Durban, patelin gersois où il est venu à la rescousse du député macroniste sortant Jean-René Cazeneuve, le ministre de l’Economie et des Finances a brassé un air un chouïa vicié. Sur l’estrade d’une salle des fêtes farcie de retraités et d’agriculteurs plutôt passifs, celui qui a, une nouvelle fois, éreinté «les cloportes» de l’Elysée – comprendre, les conseillers accusés d’avoir inspiré le projet hasardeux de dissoudre l’Assemblée nationale – a martelé que les législatives «avaient aussi un enjeu culturel».

A en croire le locataire en sursis de Bercy, déterminé à protéger le pays «du déraillement moral» incarné par «les insoumis complices du Hamas», «le peuple français en a assez d’être pris en tenaille entre le wokisme et la monté