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Reportage

Nouvelle-Calédonie : «On ne nous a toujours pas compris»

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Référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédoniedossier
Dans la tribu de Tiendanite, le fils de Jean-Marie Tjibaou, le leader kanak assassiné en 1989, fait part de la déception des indépendantistes face au refus de l’Etat de repousser le référendum prévu le 12 décembre dans un archipel meurtri par la pandémie.
Jean-Philippe Tjibaou, militant indépendantiste et fils aîné de Jean-Marie Tjibaou, leader indépendantiste assassiné le 4 mai 1989 à Ouvea, dans la maison de ce dernier. A Tiendanite, Nouvelle-Calédonie, le 15 novembre 2021. (Nicolas Petit/Hans Lucas pour Libération)
par Théo Rouby, Envoyé spécial à Hienghiène
publié le 18 novembre 2021 à 20h55

«Toi le passant, garde en mémoire /Que la conquête de Kanaky, en lettres de sang est écrite à jamais.» Ces vers sont gravés sur une plaque de marbre noir à Wan Yaat, là où reposent les carcasses criblées des voitures qui transportaient des militants indépendantistes kanaks le 5 décembre 1984. Dix d’entre eux étaient tombés sous les balles de loyalistes au retour d’un meeting politique dans le village de Hienghène. Ils appartenaient tous à la tribu de Tiendanite, située quelques kilomètres plus loin dans cette vallée luxuriante de la côte Est de la Nouvelle-Calédonie, et dont était originaire le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou.

Ces jours-ci, l’actualité résonne étrangement en ces lieux meurtris par les «événements» des années 1980, au cours desquels plus de 90 personnes ont perdu la vie à travers l’archipel. Ce jeudi à Nouméa, Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a indiqué que le 13 décembre, au lendemain du référendum d’autodétermination de l’archipel, il se rendrait «à la table des négociations pour discuter de l’indépendance et pas d’autre chose» avec l’Etat. La semaine dernière, l’annonce du maintien de ce scrutin par le h