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Interview

Nouvelle-Calédonie : «Que vaudra un référendum qui n’aura aucune validité politique ?»

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Référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédoniedossier
Pour l’historienne Isabelle Merle, le report du troisième référendum en septembre 2022 permettrait l’apaisement.
A Goro, en Nouvelle-Calédonie, en février. (Théo Rouby/Hans Lucas)
publié le 18 novembre 2021 à 22h46

Pour l’historienne Isabelle Merle, spécialiste de l’histoire coloniale de la Nouvelle-Calédonie, s’entêter à vouloir organiser la dernière consultation sur l’indépendance de l’archipel sans la participation des forces représentant le peuple premier est une impasse et une faute morale de la part du gouvernement.

Comment interprétez-vous la volonté du gouvernement de maintenir la date du référendum le 12 décembre ?

Cela ressemble à un passage en force. Déjà, la réunion de juin à Paris [qui a acté la date du 12 décembre, ndlr] n’avait pas été organisée dans le cadre du comité des signataires, l’instance prévue par les accords de Nouméa qui n’a pas été réunie depuis 2019. De plus, il y avait un problème de représentation car tous les partenaires n’étaient pas présents autour de la table de négociation : le Palika n’avait pas répondu à l’invitation du Premier ministre. Or dans ce pays, on ne va nulle part si tout le monde n’est pas là. A fortiori, dans ce moment crucial pour l’avenir du pays, l’organisation de cette troisième consultation sur l’accession à la pleine souveraineté qui vient clore trente ans de paix civile. En dépit du choc créé par la crise du Covid et des nombreux décès, dont une majorité est d’origine océanienne, le gouvernement a refusé les demandes de report. Nous sommes plusieu