Un simple échange au téléphone résume la situation du Parti socialiste. Au bout du fil ? Un responsable d’une section – dans le nord du pays – qui défend les roses de toutes ses forces. Pas question de tirer contre son camp. Il passe les messages de la direction aux militants et tracte sur les marchés à chaque échéance électorale. Un bon soldat. Ces dernières années sont compliquées. Il s’attendait à une présidentielle rude pour les siens mais la confusion est plus grande que prévu. Ça dépasse tout à ses yeux. L’élection suprême se joue dans quelques semaines et il s’interroge avec une petite voix : «J’ai toujours soutenu le premier secrétaire, Olivier Faure. J’ai voté pour lui lors des deux congrès. Je trouve que sa ligne était la bonne, celle de l’union mais il a changé de stratégie après les régionales, je n’avais pas très bien compris pourquoi mais bon j’ai suivi. Aujourd’hui, il défend une primaire alors qu’il a toujours été contre. J’ai du mal à le suivre et nos militants aussi.»
Le responsable de section tracte sur les marchés mais il ne sait plus trop ce qu’il défend : la candidature d’Anne Hidalgo ou la primaire ? «Je fais un peu les deux, c’est un peu bizarre, c’est vrai. Je tends un tract et j’ajoute que la gauche doit s’unir. Je parle avec d’autres responsables de fédérations