Les élections européennes ont révélé une carte de France submergée de brun : de la Bretagne à Aix-en-Provence en passant par Châteauroux, le Rassemblement national a progressé dans nombre de nouveaux territoires. Vote anti-Macron, sentiment d’insécurité, envie de «tester autre chose»… A travers une série de reportages, Libération explore les raisons d’une telle poussée de l’extrême droite.
Il rayonne dans son hoodie jaune, qui tranche avec la grisaille de ce mardi. Grégory, 39 ans, trouve le résultat des élections européennes «très bien» et se réjouit des législatives anticipées. Ce cadre dans l’industrie mécanique vit à Lorette, une petite commune de la Loire où le vote d’extrême droite a bondi, atteignant 43,6 % des suffrages le 9 juin (contre 29,19 % en 2019). Dans l’ancien bassin houiller entre Lyon et Saint-Etienne, la ferveur communiste appartient à une époque révolue. «Il faut du changement», tranche l’homme aux yeux bleus, qui «ne manifeste jamais» et n’a «pas toujours voté». «Je n’ai rien contre l’immigration mais…» Refrain sur l’assistanat, tandis que son staffie lèche sans permission notre jean. Ses priorités : baisser la facture énergétique, qui grève son pouvoir d’achat, et «resserrer la vis de la justice», «pour que les gens arrêtent de faire des conneries». Il se livre à un rapide ca