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Libération
Fin du suspens

«On est dans les starting-blocks» : Jean-Michel Aulas candidat à la mairie de Lyon dans «quelques jours»

L’ancien boss de l’Olympique lyonnais a confirmé ce jeudi 4 septembre viser les municipales de 2026, avec le soutien des Républicains de Laurent Wauquiez. Le signe qu’il est «le candidat de la droite réactionnaire», taclent les verts à la tête de la ville.

Jean-Michel Aulas est accueilli par Laurent Wauquiez lors de leur conférence de presse à Lyon, le 4 septembre 2025. (Olivier Chassignole/AFP)
Par
Maïté Darnault
correspondante à Lyon
Publié le 04/09/2025 à 16h33, mis à jour le 04/09/2025 à 18h54

Nouvel épisode d’un interminable (faux) suspens. Ce jeudi 4 septembre, l’ex-président de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas s’est un peu plus dévoilé, au micro de BFM Lyon, au sujet de sa candidature aux élections municipales de Lyon, qui auront lieu les 15 et 22 mars 2026. «Je prends la responsabilité d’ici quelques jours de me lancer dans l’aventure, sans étiquette, mais avec le soutien des gens les plus dynamiques», a annoncé le chef d’entreprise de 76 ans, flanqué du député Les Républicains de Haute-Loire et ancien patron d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, et de son lieutenant lyonnais, Pierre Oliver, maire du IIe arrondissement de la capitale des Gaules. Après avoir expliqué y réfléchir depuis «un moment», Aulas, désormais «dans les starting-blocks», a expliqué s’être «rendu compte que pour transformer les choses, gagner la ville de Lyon, il fallait être uni».

«Tourner la page des écologistes»

A ce stade, l’union en question englobe surtout Les Républicains, qui s’engagent à ne pas présenter de candidat face au patriarche du ballon rond. Et qui ne tarissent pas d’éloges au sujet de celui que Wauquiez a présenté comme un «ami» devant quelques journalistes triés sur le volet car selon lui, Jean-Michel Aulas «incarne la fierté lyonnaise» : «Il a sauvé notre club et porté les couleurs de l’OL. Nous sommes convaincus qu’il est celui qui peut porter nos couleurs pour remporter la bataille […]. Notre objectif est de retrouver le Lyon qu’on aime», a expliqué le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale.

A ses côtés, Pierre Oliver, l’un des rares rescapés de la vague verte qui a ravi la majorité des arrondissements de Lyon aux dernières élections de 2020, a fait peu de cas de ses velléités de candidature en laissant avec le sourire sa place à Aulas. «Nous avons envie de redonner l’attractivité à notre territoire, nous voulons tourner la page des écologistes», a souligné l’élu. Cette nouvelle annonce se résume à un «non-événement» pour l’entourage du maire Les Ecologistes Grégory Doucet. «Ça clarifie le jeu derrière la communication, réagit auprès de Libération Gautier Chapuis, adjoint au maire et chef de file de la majorité municipale. Il parlait au départ d’un grand rassemblement au-delà des clivages politiques, il n’en est rien, c’est le candidat de la droite réactionnaire, adoubé par la droite dure, extrême, celle du dîner aux sommets, celle qui se trouve beaucoup de similitudes avec le programme du RN

Tandis que Grégory Doucet s’est déclaré de longue date candidat à sa réélection, son équipe «continue à travailler l’union autour d’un projet collectif, on a des échanges avec les différentes parties prenantes, à gauche et citoyennes», affirme Gautier Chapuis. Et de tacler : «C’est comme ça qu’on répond aux attentes des personnes : d’abord le projet, ensuite l’équipe et la dynamique ; d’abord le fond, puis la forme. Dans le camp d’en face, il y a tellement peu de fond qu’on se raccroche à la notoriété d’un homme, ce n’est pas ça qui va donner un cap pour les Lyonnais et les Lyonnaises.»

L’ogre Wauquiez

Pour le moment, Jean-Michel Aulas semble en effet s’attacher plus au casting et aux coups de com qu’au débat d’idées. Ces derniers mois, il a multiplié sur les réseaux sociaux les critiques à l’encontre des verts au pouvoir, concernant la propreté de la ville, les travaux en cours ou les transports (qui, eux, dépendent en réalité de la métropole). Dernière polémique en date : celle des «vrais Lyonnais», soit les Lyonnais «de naissance, de travail, de cœur», qui seraient les seuls à «comprendre ce désenchantement qui se mue en colère», a posté sur X le 26 juillet le futur candidat, encore vice-président de la Fédération française de football.

Présenté comme le «grand artisan de cette alliance» entre LR et Aulas, Laurent Wauquiez, ancien maire du Puy-en-Velay et très attaché à sa légende auvergnate, n’en est pas à sa première tentative de conquête – détournée – de l’électorat lyonnais. En 2020, il avait signé un accord de second tour avec le baron local de la social-démocratie Gérard Collomb, dont l’échec avait acté la fin de la vie politique de premier plan de ce fidèle d’Emmanuel Macron, éphémère ministre de l’Intérieur. Le député Thomas Rudigoz, chef de file de Renaissance pour les municipales de 2026, n’a pas fait mystère de son enthousiasme face aux ambitions d’Aulas. Reste au parti présidentiel à parvenir à négocier, face à l’appétit de l’ogre Wauquiez, quelques places et d’hypothétiques têtes de liste.

Mis à jour à 18 h 54 avec l’analyse et le reportage de la correspondante de «Libé» à Lyon.