Dimanche, ils auront le choix entre deux candidats : Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. Un vote de conviction pour certains, de barrage pour d’autres, quand il ne sera pas blanc, nul ou inexistant. A quelques heures du second tour, nombre de citoyens, profs ou policiers, agriculteurs ou soignants, citadins ou ruraux, tâtonnent encore, partagés entre angoisses et maigres espoirs, colère et résignation. Certains évoquent avec nostalgie le premier tour, d’autres regardent déjà vers les prochaines élections législatives. Entre les deux, le scrutin de dimanche peine à enthousiasmer.
Dans la salle des profs, une fin de campagne à «pleurer»
Lydia (1) a mis «une dizaine de jours» pour se décider. C’est tout frais. «Ça m’a pris la tête, ça m’a fait pleurer», dit cette professeure documentaliste dans un collège du Val-d’Oise. Finalement, dimanche, elle glissera un bulletin au nom d’Emmanuel Macron dans l’urne. «Ce n’est pas du tout un barrage à l’extrême droite : il lui déroule le tapis rouge et la fait monter. Au niveau du racisme et de l’islamophobie, son rôle a été délétère», juge-t-elle. Mais Lydia est «enseignante, femme, arabe, syndiquée et militante d’extrême gauche. Quand on regarde les régimes fascistes dans l’histoire, ce sont toujours ce genre de personnes qui sont les premières victimes».
«Tout le monde est en mode «c’est l’enfer», on a un peu envie de se pendre politiquement. Mais j’ai l’impression que les profs vont quand même se mobiliser» pour faire barrage à l’extrême droite, prédit Grégoire