A défaut d’avoir trouvé une place de choix sur les plateaux télé pour «débattre en bonne et due forme», retour à la source pour l’anticapitaliste bordelais. Sur le terrain, «au plus près des luttes». A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) pour la troisième fois, enchaîne les meetings aussi vite qu’il descend les cafés noisette. Dans cette vie à cent à l’heure qui l’éloigne depuis plusieurs semaines de la capitale girondine, on le retrouve en coup de vent à Bordeaux, attablé à la brasserie Le Mirabelle. Quand le gérant l’aperçoit, il lui lance un tonitruant : «Salut Phiphi !» Poutou y a ses habitudes, il vit à deux pas, dans le quartier populaire du Grand Parc, avec sa femme et ses deux enfants. Une famille «recomposée». Pas question pour autant d’aller faire un saut chez lui. «On est pas là pour tout centrer sur un bonhomme. Nous essayons de nous éloigner le plus possible de la personnalisation de cette élection», balaye-t-il en retirant sa casquette pour rentrer dans le vif du sujet.
«Condamnés à être petits»
«L’absence de débat a des conséquences très négatives, beaucoup espéraient de nouvelles confrontations. On donne aux électeurs des arguments pour que