Un électeur sur trois a de nouveau voté pour un candidat RN ou allié pour ces législatives, soit presque deux fois plus que le record de 2022. Qui est-il ? Plus seulement un homme, ouvrier ou employé, peu diplômé et vivant dans un trou paumé : ce peut être une femme, gagnant bien sa vie après un bac + 3, urbaine et catholique pratiquante, détaille Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, sur la base d’une enquête réalisée avant le premier tour des législatives et baptisée «Sociologie des électorats». Mais pour le sondeur, «c’est aussi parce que la gauche s’est concentrée dans les grandes villes et les banlieues et a déserté» le rural que le RN a pris souche : il n’est fort que de la faiblesse de la gauche et de l’absence d’une offre politique adressée à l’électorat populaire.
Pouvez-vous nous dresser le portrait-robot de l’électeur RN ?
Il y a quelques années, c’était avant tout un ouvrier ou un employé, habitant moins le rural qu’une zone désindustrialisée, peu diplômé et globalement insatisfait de sa vie. Ce socle demeure mais il s’est élargi depuis deux ans. D’abord, toutes les classes d’âges sont concernées, les moins de 35 ans comme les retraités. Et ce ne sont plus seulement massivement des ouvriers ou des employés, mais également des professions intermédiaires, la classe moyenne. Un peu de cadres, beaucoup moins que la moye