Il a beau avoir essuyé le refus des principales figures des gauches jusqu’à présent, François Ruffin croit plus que jamais à des primaires à gauche. Invité dimanche 25 mai de France Inter, quelques jours après son interview à Libé, le député, qui a reçu le soutien d’un collectif de maires de grandes villes ce samedi, a défendu ce mode de désignation d’un candidat commun à gauche pour 2027. «Pour moi, ça se fera. Le désir profond du peuple de gauche, c’est qu’il y ait une perspective de victoire, c’est d’éviter le RN au pouvoir.»
Au bon souvenir du NFP et du Programme commun
Que les précédents en la matière (Benoît Hamon et François Fillon en 2017, Valérie Pécresse en 2022...) n’aient pas valeur d’exemple ne dissuade pas l’ex-insoumis de la valeur de cet «outil». «La gauche joue en deuxième division et on doit jouer en Ligue des champions, image-t-il, alors que la gauche n’a pas atteint le second tour depuis 2012. Est-ce qu’on croit qu’on va y arriver en étant déchiré, divisé, en laissant le haut du tableau à Jordan Bardella, Bruno Retailleau, Marine Le Pen, bref l’extrême droite dans toute sa diversité ?»
Et alors que ses principaux concurrents putatifs à gauche, partisans de Jean-Luc Mélenchon ou Raphaël Glucksmann, balayent l’hypothèse d’une primaire faute de cohérence programmatique, François Ruffin met en avant l’expérience des législatives 2024, où les partis de gauche s’étaient accordés en quelques jours. «Il y a un programme qui sert de base, signé lors des dernières élections», rassure-t-il, convoquant l’union expresse de 2024 − «qui aurait parié sur l’union alors que les responsables de gauche avaient passé les derniers mois à se taper dessus ?» – ou le programme commun de la gauche signé en 1972 «entre un Parti socialiste qui regardait vers les Etats-Unis et un Parti communiste qui regardait vers l’Union soviétique».