Des filles se déhanchent sur des rythmes latins, Vin Diesel bande les muscles, un drapeau se baisse et les vieilles voitures de course s’élancent à toute berzingue. Sur grand écran, la même scène de Fast and Furious 6 joue et rejoue la vie rêvée des «bagnolards». On est au salon de l’auto, mercredi, Porte de Versailles, à Paris. Dans la vraie vie : des ados boutonneux au volant de prototypes, des enfants traînés par des parents excédés, des représentants en costard-attachés case, des potes en congé discutant doctement des nouveaux modèles. Et parmi les visiteurs du jour, deux députés Rassemblement national (RN) qui s’émerveillent devant une Jensen Interceptor 1973. Entre une commission et une séance publique, Anne-Sophie Frigout, élue de la Marne, et Pierre Meurin, député du Gard, se paient une visite guidée au Mondial de l’auto. Au sein d’un parti d’extrême droite qui cherche depuis longtemps à faire main basse sur l’électorat automobiliste, nos deux parlementaires entendent montrer qu’ils sont ici chez eux.
«Retour des châteaux forts»
Chacun dans son style : lui dans le genre représentant du «pays réel» contre les «technocrates et leurs tableaux Excel» fume comme un pompier en citant du Audiard («On est gouvernés par des lascars qui prétendent fixer le prix de la betterave mais seraient incapab