Dans l’Etablissement et service d’aide par le travail (Esat) Les voies du bois à Colombes (Hauts-de-Seine), la salle de réunion est pleine à craquer. Sur la soixantaine de chaises, aucune n’est laissée vide. Droits comme des «i», les fesses vissées sur leur siège, tous les travailleurs écoutent religieusement les deux intervenantes du jour. «En avril, est-ce que vous savez pourquoi on va voter ?» demande en préambule de sa présentation Fatoumata Sow, adjointe à la mairie écolo de la ville. Silence dans l’assemblée. Certains se regardent sans avoir la réponse, quelques mains se lèvent. «Pour le futur président», lâche une femme d’une cinquantaine d’années, mettant fin au suspense.
En ce mercredi après-midi, l’établissement qui emploie 76 personnes handicapées mentales et en accueille 25 autres dans un centre d’activités de jour organise une seconde séance de sensibilisation à l’élection présidentielle. Une première avait eu lieu début mars pour expliquer à chacun ses droits et le principe du vote, mais les interrogations restent nombreuses. L’élection est encore loin d’être une évidence pour tous, en témoigne ce «c’est quoi voter ?» lancé par l’un des travailleurs de l’Esat après une quinzaine de minutes de présentation.
«L’Esat est un lieu pour travailler l’insertion professionnelle évidemment, mais aussi l’insertion sociale, explique Olivier Legay, le directeur de l’établissement, pour justifier de l’utilité de cette petite formation. Leur perme