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Libération
Reportage

Pour ses 50 ans, le Rassemblement national débloque en colloque

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A l’occasion de son demi-siècle, le parti d’extrême droite organisait jeudi soir une conférence à l’Assemblée nationale. Un monument de réécriture historique et de contradictions.
Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, à l'Assemblée nationale, au colloque organisé pour commémorer l'anniversaire des cinquante ans de la création du parti, jeudi soir. (Denis Allard/Libération)
publié le 7 octobre 2022 à 11h03

Sur l’estrade, une brochette d’hommes encravatés pontifie sur la France, le «système», la décadence. N’était le drapeau européen, chastement camouflé derrière un étendard tricolore, on pourrait se croire en 1972, à la naissance toute masculine du Front national. Jeudi soir, au troisième sous-sol de l’Assemblée nationale, le parti d’extrême droite souffle ses cinquante bougies. Titre du colloque : «De l’espoir au pouvoir.» Durée : trois heures. Ressenti : le double. Environ 150 frontistes font acte de présence : pas mal de députés, beaucoup de leurs collaborateurs et une poignée d’anciens. Pourtant candidat à la tête du parti, le maire de Perpignan, Louis Aliot, s’est fait excuser. La plupart de ses soutiens aussi, dont deux d’importance : Bruno Bilde et Steve Briois. Ils boudent car on ne leur a pas proposé de prendre la parole. Son concurrent, Jordan Bardella, lui, rayonne au premier rang : il est à côté de la grande cheffe, ce qui est toujours bien pour les photos, et il n’a pas à prendre la parole. Plus qu’un mois avant