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Présidence du RN: face à Jordan Bardella, Louis Aliot veut faire Front

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Le maire de Perpignan, mariniste historique, s’est estimé lésé par la désignation de l’ambitieux de 25 ans pour un intérim à la tête du parti d’extrême droite en 2021. Il lancera samedi sa campagne pour le remplacement définitif de la finaliste à la présidentielle.

Louis Aliot à Reims le 5 février lors du premier meeting de campagne présidentielle de Marine Le Pen. (Denis Allard/Libération)
Publié le 23/08/2022 à 21h16

Lumières bleutées, arcs gothiques et tenues de soirée : samedi 3 juillet 2021, les cadres du Rassemblement national font leur gala dans une église désacralisée de Perpignan. Les dernières claques électorales – aux régionales et aux départementales – leur brûlent encore les joues mais tout le monde a l’air de bien s’amuser. Enfin presque : Louis Aliot, l’hôte des lieux, a beau organiser dans sa ville, acquise un an auparavant, le 17e congrès du parti, il n’a pas le cœur à la fête. Il avale son repas et fausse assez vite compagnie à ses camarades qui s’égosillent bientôt sur du Jean-Luc Lahaye. La nouvelle ne passe pas : Aliot vient d’apprendre qu’à lui, le mariniste de toujours, Marine Le Pen vient de préférer un gamin de 25 ans, Jordan Bardella, lourdement défait aux régionales en Ile-de-France, pour assurer l’intérim à la tête du parti, le temps de la présidentielle. Pire : plusieurs de ses proches se sont vu refuser l’entrée du bureau exécutif, le saint des saints lepéniste, quand d’autres y ont été promus grâce à leur proximité avec des personnalités mieux en cour. L’affront est de taille mais la grogne du fidèle Aliot ne s’étale pas au grand jour.

Ces dernières années, il a pris l’habitude de ronger son frein. Sous le règne de Florian Philippot, d’abord, devenu numéro 2 du FN à sa place, entre 2012 et 2017. «C’est un gourou», avait alors coutume de se lamenter l’Occitan, tout en prenant garde à ne pas lui mener une guerre trop ouverte. «A la différence de Philip