Lumières bleutées, arcs gothiques et tenues de soirée : samedi 3 juillet 2021, les cadres du Rassemblement national font leur gala dans une église désacralisée de Perpignan. Les dernières claques électorales – aux régionales et aux départementales – leur brûlent encore les joues mais tout le monde a l’air de bien s’amuser. Enfin presque : Louis Aliot, l’hôte des lieux, a beau organiser dans sa ville, acquise un an auparavant, le 17e congrès du parti, il n’a pas le cœur à la fête. Il avale son repas et fausse assez vite compagnie à ses camarades qui s’égosillent bientôt sur du Jean-Luc Lahaye. La nouvelle ne passe pas : Aliot vient d’apprendre qu’à lui, le mariniste de toujours, Marine Le Pen vient de préférer un gamin de 25 ans, Jordan Bardella, lourdement défait aux régionales en Ile-de-France, pour assurer l’intérim à la tête du parti, le temps de la présidentielle. Pire : plusieurs de ses proches se sont vu refuser l’entrée du bureau exécutif, le saint des saints lepéniste, quand d’autres y ont été promus grâce à leur proximité avec des personnalités mieux en cour. L’affront est de taille mais la grogne du fidèle Aliot ne s’étale pas au grand jour.
Ces dernières années, il a pris l’habitude de ronger son frein. Sous le règne de Florian Philippot, d’abord, devenu numéro 2 du FN à sa place, entre 2012 et 2017. «C’est un gourou», avait alors coutume de se lamenter l’Occitan, tout en prenant garde à ne pas lui mener une guerre trop ouverte. «A la différence de Philip