Proposer à un parfait Candide de distinguer les radicaux des modérés, dans la compétition entre candidats de droite, serait peu charitable. Il entendrait l’un des premiers, le député Eric Ciotti, s’engager à supprimer le droit du sol, à interdire le port du voile aux mineurs ou encore, si cet improbable duel se présentait, à préférer Eric Zemmour à Emmanuel Macron. Il verrait les seconds comparer, comme Valérie Pécresse, certains quartiers à «des zones de non-France» ou suggérer, comme Michel Barnier, un moratoire «de trois à cinq ans» sur l’immigration.
A sept mois de la présidentielle, le débat à droite ne quitte jamais longtemps le terrain sécuritaire et identitaire. Même chez des prétendants longtemps attachés à une certaine retenue en la matière : plutôt qu’en dame de fer, c’est en championne d’une droite moderne et libérale qu’a longtemps posé Valérie Pécresse ; et l’on croyait connaître, avec l’ex-négociateur du Brexit, un paisible centriste porté d’abord sur les question