Depuis deux semaines, les meetings lepénistes se suivent et les sourires croisés s’y ressemblent. En Moselle la semaine dernière ou à Perpignan jeudi soir, sympathisants et cadres commencent à croire aux «On va gagner» entonnés depuis des mois, machinalement. «Je tiens à vous dire que je commence à croire sérieusement que nous allons gagner l’élection», trépigne Jordan Bardella, en privé. Un avant-goût de victoire flotte dans les couloirs du parti à la flamme néofasciste. Tous les sondages donnent désormais la candidate d’extrême droite au second tour. Dans le dernier Ipsos, elle talonne Emmanuel Macron (23% contre 26,5%) et confirme son avance sur Jean-Luc Mélenchon (à 16,5%). L’ancien rival, Eric Zemmour, n’est plus qu’un pâle souvenir (8,5%). Pour le second tour, les enquêtes d’opinion sont aussi flatteuses : Le Pen dépasse désormais systématiquement la barre des 45% et prend racine dans la marge d’erreur.
Un tel revirement de fortune était difficilement imaginable, il y a encore six mois de cela. Lancée sans dynamique, après la déconvenue des régionales, la troisième tentative présidentielle de Marine Le Pen a bie