Toujours en tentative de banalisation, Marine Le Pen compte passer toute la fin de sa campagne présidentielle à faire semblant d’être de gauche, pour draguer l’électorat de Mélenchon – arrivé troisième du premier tour à 400 000 voix d’elle. «On a besoin que la gauche s’abstienne, ou que cet électorat qui n’a pas voté pour Macron se tourne vers nous, justifie son directeur de cabinet, Renaud Labaye. Une partie de l’électorat mélenchoniste peut voter pour nous. Pour les retraites, on parle comme lui.» Illustration : lundi, la candidate d’extrême droite a commencé cette première semaine de finaliste en visitant une ferme de Soucy, dans l’Yonne. Thierry Blanc, un céréalier qui compte sur le gaz pour sécher son maïs, l’a accueillie les bras d’autant plus ouverts qu’il en veut au président sortant. «Il a fait tomber ma retraite de 1 900 à 900 euros par mois avec son prélèvement à la source, me privant de l’occasion de défiscaliser», explique-t-il, au milieu de son domaine de 250 hectares.
D’un autre côté, le déplacement est symbolique puisque gaz = énergie = éléments de langage sur la guerre en Ukraine, transformée chez Marine Le Pen en question