Elle n’en démord pas. Invitée ce jeudi matin de BFM TV, la maire PS de Paris redit son souhait de participer à une primaire dont les contours sont, pour l’heure, plus qu’incertains. «Pour qu’on gouverne il faut se rassembler, et la meilleure façon de se rassembler, c’est la primaire», affirme-t-elle au micro de Jean-Jacques Bourdin.
La candidate PS a également déclaré qu’elle ne se rangerait pas derrière Christiane Taubira, qui a annoncé le 17 décembre «envisager d’être candidate» à la présidentielle en avril. «C’est une candidature supplémentaire, a estimé Hidalgo. En ce qui me concerne, je propose, je l’ai fait, c’est ma responsabilité, une primaire de la gauche.» Sur Europe 1, la porte-parole de la candidate socialiste et députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, assure également qu’il «n’y a pas de solution de rechange». Hidalgo ou rien, disent en creux les roses, malgré les doutes en interne.
Pour que la gauche gouverne, il faut se rassembler, et la meilleure façon de le faire c'est la primaire. Qu'attendons-nous ? #BourdinDirect pic.twitter.com/fB91OwIvfJ
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) December 23, 2021
«Battez-vous entre vous»
Problème : à gauche, tous ou presque boudent la proposition. «Battez-vous entre vous, laissez-moi tranquille», a lancé la semaine dernière le chef des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, depuis les Antilles. Même fin de non-recevoir de la part du candidat EE-LV Yannick Jadot, qui a demandé la semaine dernière du «sérieux dans cette campagne». Les écologistes répètent à l’envi que, si union à gauche il doit y avoir, ce sera derrière eux. Pas question donc de s’effacer au profit des socialistes, comme ils l’avaient fait en 2017 pour Benoît Hamon. Le communiste Fabien Roussel et le candidat anticapitaliste Philippe Poutou ont eux aussi dit non à une primaire.
La candidate socialiste, qui a lancé cette idée à la surprise générale, s’obstine. «Vous avez 85 % des Françaises et des Français qui se disent plutôt de gauche qui appellent cette primaire», martèle-t-elle encore ce jeudi. Organisation, participants, débats… Tout reste pourtant flou. «On a encore le mois de janvier pour pouvoir le faire», veut croire Anne Hidalgo. Un cri dans le vide ? La maire de Paris le répète : la seule façon de battre Emmanuel Macron, pour la gauche, est de s’unir. Face à un débat «cannibalisé» par la droite et son extrême, la socialiste entend porter les thèmes du travail, des salaires, de l’école, de la santé, etc. Reste que, divisée, la gauche n’imprime pas. Et risque, à moins de quatre mois du scrutin, la déroute collective.