Au premier tour, l’abstention est désormais le premier candidat de l’élection présidentielle. Lionel Jospin arrive en tête en 1995 et se qualifie pour le second tour avec moins de voix que le nombre de citoyens qui ne viennent pas voter. En 2002, Jacques Chirac est même réélu en obtenant à peine 13 % de voix par rapport au nombre total d’inscrits au premier tour. Les abstentionnistes sont alors plus de 28 %.
La seule solution pour éviter cette situation semble être la présence de Nicolas Sarkozy dans le scrutin. En 2007 et en 2012, les deux candidats qualifiés pour le second tour obtiennent plus de voix que le nombre d’abstentionnistes. La première fois, Sarkozy vire en tête devant Ségolène Royal, la deuxième fois il termine deuxième derrière François Hollande.
Si l’on s’attarde sur les seconds tours, on constate que, dans l’histoire de la Ve République, seulement deux candidats ont réussi «l’exploit» de finir derrière les abstentionnistes : Jean-Marie Le Pen en 2002 et Marine Le Pen en 2017. Une affaire de famille.