Têtes plus ou moins connues du grand public, routiers de la politique, ordonnateurs de meetings ou soutiens fidèles propulsés dans sur le devant de la scène… Libération a rencontré ou croqué ces stratèges, porte-paroles ou directeurs de campagne qui ont attrapé la lumière avec la campagne présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon : Clémence Guetté, programmée
La secrétaire générale du groupe parlementaire de La France insoumise, 31 ans et originaire des Deux-Sèvres, militante au Parti de gauche en 2010, occupe un poste-clé de la campagne : coordinatrice du programme porté par Jean-Luc Mélenchon pour sa troisième bataille présidentielle. Un poste pour lequel cette bosseuse patentée à la radicalité assumée semblait prédestinée. «Elle était unique car elle maîtrisait le moindre recoin du programme», dit d’elle le tribun insoumis en convoquant ses souvenirs de 2017. Après la campagne, qu’elle continue d’animer jusqu’au bout, elle retournera devant les électeurs. L’échec des régionales en Nouvelle-Aquitaine derrière elle, c’est devant les électeurs du Val-de-Marne qu’elle se présentera pour les législatives. Notre article complet
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Julien Denormandie, la (non) arme de campagne d’Emmanuel Macron
Avec ou sans organigramme, il devait être un des maillons forts de la campagne-éclair du candidat Macron. L’intime du président qu’il connait depuis qu’il a été son directeur de cabinet adjoint à Bercy sans être «courtisan», avait laissé un bon souvenir au QG de campagne de 2017. Opiniâtre, «vif», «bon copain», il s’est fait apprécier dans les rangs de la majorité pour avoir pris position contre «l’agribashing» et remisé l’interdiction des néonicotinoïdes. Las ! De campagne du président candidat, il n’y eut presque pas, et l’agenda de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture après avoir rangé le portefeuille du Logement, a été bien occupé par l’actualité internationale. Difficile de passer son temps sur la stratégie quand la pénurie de blé menace du fait d’un conflit sur le sol européen. Notre article complet
Valérie Pécresse : Patrick Stefanini, le magicien de la droite joue sa dernière carte
Vainqueur avec Chirac, déçu avec Fillon, dragué par Zemmour… L’ancien préfet jouissait d’une réputation flatteuse auprès des ténors de la droite, au point de cornaquer la campagne de Valérie Pécresse. Un bon point pour lui puisqu’il a permis à la présidente de l’Ile-de-France de damer le pion au favori Xavier Bertrand. Conseiller départemental depuis juin 2021, le premier mandat victorieux de cet homme de 68 ans, personnage tranquille et modeste, peu au fait du numérique, la campagne à droite toute de Valérie Pécresse sur l’immigration porte aussi sa marque. Tout comme les errements de la candidate en meeting, ont eu tôt fait de rappeler ses contempteurs, au premier rang desquels Rachida Dati. Notre article complet
Yannick Jadot : Marine Tondelier, sur tous les fronts
Porte-parole de Yannick Jadot, l’élue de Hénin-Beaumont ferraille le reste de l’année avec la majorité RN menée par Steeve Briois et Bruno Bilde. Venue à l’écologie politique en 2009, lors de la campagne victorieuse d’EE-LV aux européennes, cette diplômée de Sciences-Po tout droit venue d’un bassin minier fait figure d’exception parmi les nouvelles têtes écolos. Dotée de «plusieurs cerveaux et plusieurs mains», salue son camarade le député écolo David Cormand, elle a quand même dû délaisser la danse classique et ses boulots associatifs pour s’investir dans la campagne Jadot après avoir soutenu Eric Piolle. Le candidat écolo oscille entre 5 et 7% dans les sondages, l’écologie qui stagne à Hénin-Beaumont… Qu’importe la dureté du combat pour cette opiniâtre, c’est «une combattante» qui a toujours refusé une autre circonscription que ce nouveau fief de l’extrême droite. Notre article complet
Fabien Roussel : Ian Brossat, tactique et tact
Pas du genre à refuser la lumière, l’adjoint d’Anne Hidalgo au Logement à la mairie de Paris se tient cette fois-ci à distance des projecteurs. Soutien de Fabien Roussel avant son accession à la tête du Parti communiste en 2019, ils poursuivent leur alliance aux européennes, auteurs d’une belle campagne conclut sur un score maigrelet. «Petit malin» à l’aise dans les manœuvres politiciennes pour un de ses concurrents insoumis, il est aussi un «compagnon de route» de la majorité composite qui tient Paris depuis 2014, qui exprime toujours ses positions «calmement», y compris les plus radicales, lui reconnait Emmanuel Grégoire. Le premier adjoint de Paris pointe aussi son «intelligence tactique», qui lui permet trouver une place à son profil citadin dans la campagne «franchouillarde» de Fabien Roussel. Notre article complet
Eric Zemmour : Antoine Diers, la groupie du polémiste
Total inconnu sorti de l’anonymat à la sortie de l’été, lorsque la candidature d’Eric Zemmour s’est précisée, Antoine Diers, 32 ans, s’est rapidement imposé, avant les prises de guerre Nicolas Bay ou Gilbert Collard, comme l’inlassable défenseur des prises de position du polémiste d’extrême droite dans les médias. Il récolte ainsi le poste de directeur adjoint de la stratégie de la campagne d’Eric Zemmour et de porte-parole de Reconquête. Derrière un look marquis du XIXe siècle, qu’il «met au service de la cause», un ex-camarade de syndicat étudiant de Sarah Knafo, compagne et conseillère de Zemmour, qui se dit «souverainiste de droite», libéral, conservateur et qui «n’a pas de problème avec la couleur mais avec la culture». Ex de l’UMP déçu par Nicolas Sarkozy, qui lui a quand même offert un mandat de conseiller municipal à Lambersart, dans la banlieue chic de Lille, son CV de diplômé de droit public lui a ouvert les portes de la mairie du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), tenue par un dur de dur de chez LR... où il récoltera le surnom de «petit facho». Notre article complet