«Les autres recettes, cela fait trente ans qu’on les applique, il n’y a rien qui marche. Il y a toujours plus de chômage et plus de misère.» Interrogé par François Lenglet sur l’aspect économique de son programme, Jean-Luc Mélenchon a défendu sa proposition de blocage de prix qui conduirait à des pénuries, selon le journaliste. «La pénurie est déjà là. Huit millions de personnes ne peuvent pas manger correctement et vont à l’aide alimentaire. Douze millions de personnes ne peuvent pas se chauffer assez», a fait remarquer le candidat La France insoumise à la présidentielle. Il a rappelé que sa mesure était transitoire, pour faire face à la situation d’urgence actuelle de monter des prix. «Les gens sont en train de couler, il faut quand même vous en rendre compte !» a-t-il lancé. Pour financer la mesure, il a rappelé les importants bénéfices réalisés par Total et les cinq plus grandes fortunes françaises durant cette crise.
Les autres recettes, cela fait 30 ans qu'on les applique, il n'y a rien qui marche. Il y a toujours plus de chômage et plus de misère.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) February 6, 2022
On a beaucoup fait respirer le capital. Il est temps de faire respirer le travail. #MelenchonTF1 pic.twitter.com/sTqkygjWFD
Jean-Luc Mélenchon candidat parce qu’il était le seul à vouloir y aller au sein de La France insoumise. Sur TF1, Jean-Luc Mélenchon a rejoué les raisons de sa candidature pour la présidentielle 2022. Il était tout simplement le seul candidat déclaré au sein de La France insoumise. «J’ai dit, est-ce que quelqu’un d’autre veut le faire ? Personne ne se proposant, j’ai pris en charge ce travail.» Pour gagner, l’homme de gauche mise sur l’enthousiasme. «Je crois que je peux y arriver, il y a un trou de souris. […] Mais ça vaut la peine de se battre, de ne pas se résigner. Moi je crois beaucoup à la force de l’enthousiasme et de la volonté.» C’est la troisième fois qu’il est candidat à l’élection présidentielle.
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Mélenchon prône une France non alignée sur la crise ukrainienne. «La France doit être non-alignée, ni les Russes ne doivent entrer en Ukraine ni les Etats-Unis ne doivent annexer l’Ukraine dans l’Otan.» Interrogé sur TF1 au sujet du déplacement d’Emmanuel Macron lundi et mardi à Moscou et Kiev, le leader LFI appelle à comprendre le point de vue de Poutine : «Je ne sais pas comment nous Français réagirions si nous apprenions que M. Erdogan a créé une alliance qui encerclerait la France.» Le candidat à la présidentielle préconise la désescalade. «Je reproche au président Macron d’avoir fait monter le ton à un moment donné.»
A Marseille, «Fabien Roussel est le Chirac de gauche». Toutes les lumières s’éteignent. Une musique se met en marche. Toutes les lumières se rallument : le candidat communiste traverse la salle. En meeting ce dimanche à Marseille, il serre des paluches ; grimpe les petites marches pour accéder à la scène. Fabien Roussel sautille. Il a les yeux fermés et les bras en l’air. Une sorte de Rocky après la montée des marches à Philadelphie. La campagne du communiste semble revigorée par ses déclarations clivantes et ses bisbilles avec le reste de la gauche. Notre reportage.
Indignation à LCI après le meeting de Zemmour, où un militant a craché au visage d’une journaliste. De mieux en mieux les meetings du polémiste d’extrême droite. Après l’expulsion de l’équipe de Quotidien survenue sous les huées lors de son discours à Villepinte le 5 décembre, voilà les attaques physiques. C’est ce que dénonce ce dimanche dans un tweet la Société des journalistes (SDJ) de LCI : «Un militant a craché au visage de l’une de nos journalistes.» Rappelant que ce geste était «inacceptable», elle a appelé «tous les candidats» à «assurer réellement la protection des journalistes qui couvrent la campagne». La scène se serait déroulée au moment où l’ex-chroniqueur de CNews s’est attaqué au coût de l’audiovisuel public dont il veut privatiser les principales chaînes pour mettre fin à leur «propagande immigrationniste, woke et décoloniale».
Hier, lors d'un meeting d'Éric Zemmour, un militant a craché au visage de l'une de nos journalistes.
— SDJ de LCI (@SDJdeLCI) February 6, 2022
Cela est inacceptable, et ne doit pas être banalisé.
Nous demandons à tous les candidats d'assurer réellement la protection des journalistes qui couvrent leur campagne.
Hidalgo et Jadot tapent sur Mélenchon. La désunion de la gauche en acte. Pour Anne Hidalgo et Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon ne peut pas gagner l’élection présidentielle. «J’ai une différence avec Jean-Luc Mélenchon, je veux gouverner ce pays», tacle Yannick Jadot sur BFM TV. De son côté, la candidate socialiste Anne Hidalgo a jugé sur France 3 que le leader insoumis ne serait «pas au second tour car il ne veut pas gouverner avec les socio-démocrates». Ambiance.
Jadot croit la victoire possible. Alors que tout le monde donne la gauche battue d’avance si elle reste divisée, le candidat écologiste croit en la victoire. Selon lui, il y a «une perspective extraordinaire et réelle de victoire d’une écologie sociale et républicaine» à la présidentielle en raison du «seuil d’accès au second tour» qui «va être très faible», avance-t-il ce dimanche sur BFM TV. Il voit dans la tendance extrême droitière de la campagne. Pour expliquer que la droite et l’extrême droite sont en tête des sondages, le candidat crédité de 5 % à 8 % d’intentions de vote a mis en avant la disparition des services publics, «après des quinquennats et des quinquennats». «Vous enlevez la Poste, la gare, les commerces de proximité, c’est 5-10 points pour l’extrême droite. C’est l’insécurité économique, l’insécurité sociale» qui sont en cause, selon lui.
«Tout prendre au-delà de 12 millions d’euros» : combien de personnes seraient concernées par la réforme de l’héritage de Mélenchon ? La réforme que promeut LFI, inspirée d’une note du Conseil d’analyse économique, impliquerait une modification ambitieuse de l’assiette taxable et viserait les personnes ayant hérité de plus de 12 millions d’euros tout au long de leur vie. La réponse détaillée de CheckNews.
Anne Hidalgo et Martine Aubry à Lille : déambulation des tatas flingueuses. Martine Aubry prévient : «Aujourd’hui, on se détend.» Anne Hidalgo, à côté, sourit. La candidate socialiste est venue à Lille pour voir le match PSG-Losc. «J’ai tout de suite dit à Anne que j’étais un soutien absolu, sauf pendant le match», s’amuse la maire de Lille devant la presse réunie dans un lieu culturel avant le match. Quelques mots, tout de même, sur la France «qui va très mal» et ira, forcément, beaucoup mieux avec Hidalgo. «On n’a besoin de quelqu’un comme Anne qui nous propose un projet de société et met les mains et les pieds dans le cambouis», affirme l’ex-ministre du Travail, avant de pincer les joues d’une petite fille intriguée par les caméras. Interrogées par les journalistes sur la double défection du patron de la fédération du Nord, qui a annoncé qu’il quittait le parti et lâchait la candidate, les deux femmes évacuent. Aubry : «Il avait pas vraiment pris ses fonctions, il était très peu la. Je crois qu’il est surchargé par son mandat de maire.» Bim. Hidalgo : «Aubry représente à elle seule l’histoire du socialisme du Nord.» Bam.
Pour la présidentielle, LREM en quête de thématiques «sous les radars». Les marcheurs se vantent aussi d’avoir perçu en 2016 le sentiment d’injustice des Français à l’égard de la taxe d’habitation, supprimée progressivement au cours du quinquennat. Cette capacité à débusquer les «signaux faibles», les exaspérations passées «sous les radars», bref à faire de la sociologie sauvage, n’est pas qu’une façon de s’afficher dans l’air du temps pour un mouvement dépourvu d’une doctrine constituée. En attendant d’avoir officiellement un candidat, ils ouvrent à nouveau grand leurs oreilles afin de remplir le cahier de tendances de l’élection de 2022. Récit.
Après Hidalgo, Yannick Jadot aussi pousse pour un débat dès le premier tour. Après Anne Hidalgo, et 61 % des Français selon un sondage, c’est au tour de Yannick Jadot de mettre la pression à Emmanuel Macron. Le candidat EELV pour la présidentielle réclame la présence du Président sortant à un éventuel débat du premier tour entre tous les candidats. «Notre démocratie en a besoin. On ne va pas dans cette campagne simplement comparer combien il y a de nazis chez Zemmour et combien il y a de nazis chez Marine le Pen», a déclaré Yannick Jadot dimanche sur BFMTV.
Pour Darmanin, Pécresse, Le Pen et Zemmour, c’est kif-kif. Ils se sont donné le mot. Après Aurore Bergé ce dimanche matin sur France Info, c’est au tour de Gérald Darmanin d’accuser la candidate LR de marcher sur les plates-bandes de l’extrême droite. Invité de Questions politiques sur France Inter, associé à France Info et au Monde, le ministre de l’Intérieur a jugé que «les propositions démagogiques» en matière de sécurité des candidats d’extrême droite étaient à mettre «dans le même panier» que celles de la cheffe de file de la droite, qui a suggéré d’envoyer «l’armée dans les quartiers» difficiles. Pour le ministre, ce sont trois «candidats du passé». Plus tôt dans la journée, Aurore Bergé, la présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée nationale, avait reproché à Valérie Pécresse d’avoir notamment utilisé le terme «grand remplacement» si cher à Zemmour.
Hidalgo pour un débat avant le premier tour en présence de Macron. Vivra-t-on un débat réunissant tous les candidats à l’élection présidentielle ? Anne Hidalgo est pour, et souhaite la présence d’Emmanuel Macron himself. La socialiste n’est pas la seule à y être favorable si l’on en croit le sondage France Info-le Parisien-Aujourd’hui en France diffusé ce dimanche, puisque 61 % des Français interrogés jugent que le Président doit participer aux débats s’il est candidat. «Il n’y a pas de réélection automatique», a argué la candidate socialiste à l’Elysée sur le plateau de France 3 ce dimanche. Et d’ironiser : «Emmanuel Macron est habitué à un certain nombre de premières. […] Je crois qu’il aimerait tellement que le temps de l’élection soit un temps assez réduit.» Ce serait une première qu’un président en exercice se soumette à l’exercice.
Sept associations féministes appellent à «un plan d’urgence pour l’égalité». Lutte contre les violences conjugales, «Grenelle de l’égalité salariale» : dans une tribune au Journal du dimanche, sept dirigeantes d’assos féministes demandent aux candidats à la présidentielle «un plan d’urgence» comprenant «dix mesures ambitieuses». La première d’entre elles : «Investir un milliard d’euros par an pour mettre fin aux violences conjugales. En formant les professionnels pouvant être en contact avec des femmes victimes de violences, en triplant les places d’hébergement spécialisé et en augmentant le financement des associations.»
A Marseille, Fabien Roussel fait salle comble. A l’entrée du palais de l’Europe, à Marseille, une quinzaine de bus, des militants et des drapeaux : les communistes sont heureux de se retrouver ce dimanche pour le meeting de Fabien Roussel. A l’intérieur, la salle est pleine. Plus de 2 000 têtes. Sur scène, une invitée : Sophie Camard. Elle à plusieurs casquettes : maire du 1er arrondissement de Marseille et députée suppléante de Jean-Luc Mélenchon. Désormais, elle roule pour le communiste. Elle salue la campagne du rouge, sa manière «simple» de «défendre les classes populaires».
2022 : Voyage au centre de l’abstention. Pendant la campagne présidentielle, Libération interroge des groupes de Français qui ont choisi de ne pas ou plus voter. Vont-ils réutiliser leur carte d’électeur en avril ? A Montpellier, des livreurs se sentent éloignés des élus. Ainsi, ils affirment que «l’abstentionnisme peut être un choix». Notre reportage.
Anne Hidalgo «trace son sillon». Dans les coulisses de France Télévisions après son passage à l’émission Dimanche en politique sur France 3, la candidate socialiste s’est montrée «très étonnée» et satisfaite des retours après son interview de vendredi dans Libé, dans laquelle elle s’assumait en «candidate légitime de la gauche républicaine, sociale-démocrate et écologiste». «J’ai reçu beaucoup de messages, d’élus ou de personnes qui avaient basculé chez Macron et qui me disent que si je continue comme ça, ils voteront pour moi. Je trace ce sillon et je n’en dérogerai pas», affirme-t-elle avant d’embarquer avec son staff pour rejoindre Lille et Martine Aubry. Après s’être affichée samedi avec des cadres PS au siège historique de son parti, boulevard Malesherbes à Paris avec, à sa gauche, Bernard Cazeneuve, la candidate joue la carte de l’identité socialiste avant une semaine occupée par le Conseil de Paris et une visite de plusieurs jours, en fin de semaine prochaine, en Guadeloupe et en Martinique.
Yannick Jadot et les parrainages : «Il faudra probablement changer de système.» Le candidat écolo est «serein», mais reconnaît que «c’est du boulot de les trouver», ces parrainages. Interrogé ce dimanche midi sur BFM TV, Yannick Jadot estime «qu’il faudra probablement changer de système, qu’il puisse y avoir des parrainages citoyens». Pour l’heure, il en recense 80 sur les 500 requis, selon le dernier décompte du Conseil constitutionnel. Macron, pas encore candidat, en a déjà récolté 529.
Fabien Roussel et sa «France des jours heureux» à Marseille. Au lendemain d’une confrontation par meetings interposés à l’extrême droite, c’est la gauche qui tient le haut de l’affiche ce dimanche, avec notamment le raout du communiste Fabien Roussel à Marseille. Le candidat a donné rendez-vous à 15 heures au parc Chanot pour son premier grand meeting national. Il doit défendre son programme pour «la France des jours heureux», présenté fin janvier : smic à 1 500 euros net, 500 000 emplois en plus dans les services publics, revenu étudiant à partir de 850 euros, nationalisation d’EDF, triplement de l’ISF… Le champion du PCF devance la socialiste Anne Hidalgo dans certains sondages, avec 3 % à 4 % des intentions de vote.
Qui est la plus légitime ? Taubira répond à Hidalgo. Elle ne la cite à aucun moment, mais Christiane Taubira répond directement à Anne Hidalgo, toujours dans l’interview qu’elle a accordée au Journal du dimanche. «Avec 400 000 votants, je bénéficie du plus gros socle de légitimité démocratique à gauche, affirme celle qui est sortie vainqueure, fin janvier, de la Primaire populaire. Moi je n’ai pas chipoté, pas dit que j’allais scruter les résultats avant de m’y soumettre […]. Moi je n’ai pas d’agenda non avoué. Je ne suis pas dans une logique de parti. Je ne cherche pas à négocier des circonscriptions.» Taubira insiste : «J’ai mis ma légitimité dans les mains du mouvement citoyen. J’ai aujourd’hui un mandat populaire pour aller au bout et rassembler.» Vendredi, dans Libération, Anne Hidalgo s’était présentée en «candidate légitime de la gauche républicaine, sociale-démocrate et écologiste».