Cette fois, les grandes manœuvres ont vraiment commencé à droite. Alors que le parti Les Républicains (LR) doit débattre mardi du mode de désignation de son candidat à la présidentielle, quatre possibles acteurs de la campagne l’appellent à organiser, comme en 2016, «un vote populaire […] ouvert à tous les sympathisants de la droite et du centre». Une primaire, autrement dit, contrairement aux vœux de la direction de LR, qui tient le système pour responsable de l’échec de la droite en 2017.
«Personne ne doit redouter la concurrence»
«L’homme ou la femme providentiel que certains espéraient ne s’est pas imposé», constatent, dans une tribune publiée par le Figaro, la présidente (Libres, ex-LR) d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, le président (LR) d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, le président (les Centristes) de Normandie, Hervé Morin, et le président des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Dénonçant la tentation d’«aventures solitaires», les quatre élus contestent tout leadership au président (ex-LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, candidat déjà déclaré et mieux placé, dans les sondages, des possibles candidats de droite. «Personne ne doit redouter la concurrence», poursuivent les signataires, jugeant que «la confrontation des arguments et des personnalités de la droite et du centre est non seulement inévitable mais souhaitable».
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Un autre risque «serait d’attendre en pariant que le problème se résoudra tout seul, comme par enchantement», poursuivent les quatre élus, évoquant ici la stratégie du président de LR, Christian Jacob. Celui-ci refuse d’envisager la désignation d’un candidat avant le mois de novembre. Il veut notamment s’appuyer sur deux grands sondages commandés par le parti. Que ces enquêtes, «dont la fiabilité est plus que jamais mise en doute [après les élections régionales, ndlr], fassent office de moyen de sélection de notre candidat ne peut satisfaire personne», écrivent les quatre élus, appelant à «s’en remettre au système le plus clair, le plus démocratique : le vote».
Incurables rancunes
Reste à en fixer les règles : pour y parvenir, les signataires appellent «tous les responsables de la droite et du centre» à se «retrouver autour d’une table en juillet, aussi vite que possible». Il y aurait urgence : «Pour assurer la réussite de cette procédure de désignation, les candidats devront dévoiler leur intention d’ici la rentrée et le vote être organisé dès que possible.»
Ces propositions interviennent alors que le maire d’Antibes, Jean Leonetti, chargé par LR de réfléchir au futur départage des candidats, a lui-même jugé «inévitable» l’organisation d’une primaire. Mais il faudra en persuader deux hommes radicalement opposés à ce système : Christian Jacob qui, comme beaucoup chez LR, estime qu’il a déchiré la droite et nourri d’incurables rancunes, et Xavier Bertrand, qui avait fait de sa réélection dans les Hauts-de-France la seule condition de sa candidature. Ni l’un ni l’autre ne se laisseront facilement convaincre d’en débattre avant août.