Que son futur candidat se nomme Bertrand, Pécresse ou Barnier ne sera pas indifférent au sort de la droite. Mais ne portera guère à conséquence en matière d’immigration, sujet marqué par l’alignement presque parfait des trois personnalités. Partisans d’un franc durcissement des règles d’accueil et d’un recours aux quotas annuels, ils prévoient tous d’en faire adopter le principe par référendum après leur éventuelle élection. A l’image d’une droite valorisant de plus en plus «l’efficacité» sur l’ordre juridique, tous ont aussi mis en cause les jurisprudences nationales et européennes – Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
Ce programme a été exprimé sans fard début septembre, devant les députés LR rassemblés à Nîmes. Il a surtout surpris de la part de Michel Barnier, habituellement perçu comme le plus «bruxellois» des candidats de droite, mais lancé pour l’occasion dans un réquisitoire contre les juges européens. L’ex-négociateur du Brexit a jugé impossible d’agir sur l’immigration «sans retrouver notre souveraineté juridique, en étant menacé en permanence […] d’une condamnation de la CJUE ou de la CEDH, ou d’une interprétation de nos propres institutions». Siégeant au Luxembourg, la CJUE veille à l’application du droit de l’Union européenne. Quant à la