Sandrine Rousseau ou Yannick Jadot ? Yannick Jadot ou Sandrine Rousseau ? Les 122 670 inscrits à la primaire écologiste ont la lourde tâche de départager entre ce samedi et mardi les deux prétendants verts à la candidature pour la présidentielle de 2022. Avant même de connaître le résultat, il y a plusieurs raisons de se réjouir alors que l’exercice touche à sa fin. Boudée par le Parti socialiste et selon toute vraisemblance par Les Républicains, la primaire a rempli chez les écolos pas mal de ses promesses. Un nombre de participants plus qu’honorable. Une campagne globalement de bonne tenue, sur le terrain comme lors des débats médiatisés. Des candidats qui ont évité la foire d’empoigne à laquelle les écologistes ont habitué le pays.
Deux finalistes qui assurent être prêts à soutenir le vainqueur en cas de défaite – promesse à prendre quand même avec un peu de prudence. Et enfin, à l’arrivée, un choix très clair à faire entre un homme et une femme qui certes partagent grosso modo le même programme mais portent deux visions très différentes sur la manière de l’appliquer. L’écoféministe Sandrine Rousseau revendique sa proximité avec Jean-Luc Mélenchon et sa radicalité. «Si vous voulez un autre système, je suis la femme de la situation», déclare-t-elle à Libération. «La vraie radicalité, c’est d’accéder aux responsabilités», lui répond dans nos pages un Yannick Jadot plus rassembleur et enclin aux compromis. L’une s’est davantage, avec un succès indéniable, adressée à une frange militante. L’autre, fort de son succès aux dernières européennes, a assumé de parler davantage aux Français. Entre ces deux visions de l’écologie politique, quel sera le choix des électeurs de la primaire ? La réponse tombera mardi soir. Les écolos piaffent d’impatience. Mais le résultat sera scruté de près aussi bien du côté d’Anne Hidalgo que chez Jean-Luc Mélenchon.