Devant la haie de caméras, ce jeudi 31 octobre, Cyrielle Chatelain parade. «C’était du vide, une perte de temps, et donc nous vous donnons rendez-vous pour débattre du texte qui contient l’abrogation de la réforme des retraites dès le 28 novembre», triomphe la patronne du groupe écolo à l’Assemblée, renforcée d’une délégation de députés du Nouveau front populaire (NFP). Plusieurs mètres en retrait, Marine Le Pen lance des regards noirs à l’attroupement, fait des messes basses aux lieutenants qui l’accompagnent, s’impatiente. C’est la niche parlementaire du Rassemblement national (RN), ce jeudi, au Palais-Bourbon, la journée où son groupe tient l’ordre du jour, et voilà qu’une écolo lui vole la vedette !
Il est vrai que la députée d’extrême droite n’a pas de raison de crier victoire. Pendant six heures laborieuses, son parti a étalé son impuissance en refusant de retirer sa proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites menée en 2023 par Elisabeth Borne. Un texte tendu comme un piège à la gauche mais vidé de sa substance en commission, que le RN s’est obstiné à défendre pour ne pas s’avouer vaincu. Défaite malgré tout, Le Pen doit regarder parader le NFP en attendant son tour. Il arrive : jérémiade habituelle sur le sectarisme des adversaires, le «parti unique» etc