Pour Christiane Taubira, les jours se suivent et les parrainages n’arrivent toujours pas. A une grosse semaine de la date butoir, fixée au 4 mars, la championne de la Primaire populaire n’a réuni que 104 signatures sur les 500 nécessaires pour valider sa candidature à l’élection présidentielle. Et ses soutiens commencent à s’inquiéter. «C’est une situation extrêmement difficile, reconnaît sa porte-parole Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille, dans une interview à la Provence ce mercredi. Christiane Taubira n’est soutenue par aucun parti et on sait que beaucoup d’élus ont du mal à outrepasser les consignes qu’ils reçoivent de leur parti.»
La défection du Parti radical de gauche, le 14 février, ainsi que le possible lobbying d’Anne Hidalgo pour bloquer les parrainages venus du PS ont encore compliqué la récolte de l’ancienne garde des Sceaux. Sans pour autant décourager son équipe de campagne. «Elle est combative, les militants de ses comités le sont aussi, des centaines de personnes appellent quotidiennement les maires», relate Olivia Fortin.
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2 à 3 % des intentions de vote
Pour l’élue soutenue par le rassemblement de gauche du Printemps marseillais aux municipales, avant de rallier l’ancienne ministre de la Justice mi-janvier, une réforme du système des parrainages s’impose. «Il y a un problème [avec le fonctionnement actuel]. Si le collège de parraineurs n’est pas assez grand pour permettre à une dizaine de candidats de participer à la présidentielle, c’est qu’il faut inventer autre chose», insiste-t-elle.
Le président du Modem François Bayrou a bien lancé un collectif transpartisan d’élus prêts à fournir plus d’une centaine de signatures pour les candidats dans le besoin. Mais ce proche allié d’Emmanuel Macron conditionne ce soutien à des intentions de votes supérieures à 10 % dans les sondages.
Or, la campagne de Christiane Taubira n’a jamais réellement décollé, malgré la victoire de celle-ci à la Primaire populaire fin janvier. Dans les sondages, l’ancienne députée plafonne à 2 % ou 3 % d’intentions de vote. Ses difficultés à obtenir les parrainages nécessaires pourraient donc porter un coup fatal à sa course à la présidentielle avant même qu’elle n’ait pu officiellement s’aligner sur la ligne de départ.