Scène surréaliste sur le plateau de BFMTV, mercredi 8 novembre. La députée Rassemblement national (RN) de la troisième circonscription du Loiret, Mathilde Paris, est invitée à faire le service après-vente des propos de Jordan Bardella, quelques jours plus tôt sur la même chaîne. «Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite», avait cafouillé le président du RN. Pense-t-elle la même chose ? La réponse pourrait sembler facile : le fondateur du Front, devenu Rassemblement national en 2018, a été condamné plusieurs fois pour ses propos antijuifs. Mais l’élue frontiste, comme aspirée par un vortex, s’emmêle : «Je ne dis pas ça, je dis qu’il y a clairement eu une ambiguïté…» Relance des intervieweurs : «Il est antisémite, oui ou non ?» Silence. «J’ai mon avis sur la question.» Nouvelle relance. «A titre personnel, je pense qu’il l’était, voilà», finit par lâcher la députée, avec la tête d’une condamnée qui vient d’entendre sa sentence.
La difficulté d’émettre un jugement aussi évident est d’autant plus étonnante que Mathilde Paris, 38 ans, n’a presque aucun lien avec le fondateur de son parti d’extrême droite. Mieux : elle a manifesté contre lui, en 2002, après qu’il est arrivé au second tour de la présidentielle. Sa venue au Front aurait ét