Menu
Libération
Délégation

Qui sont les élus français en fin de mandat au Parlement européen ?

A l’approche des élections européennes, les 79 députés français se préparent à passer la main, à moins pour certains d’être reconduits. Etat des lieux de la délégation nationale à Strasbourg.
Le Parlement européen à Strasbourg, le 13 mars 2024. (Frederick Florin/AFP)
publié le 3 avril 2024 à 7h19

Au Parlement européen, la délégation française est la deuxième plus importante : 79 eurodéputés, juste derrière les 96 parlementaires allemands. Jusque-là dominants, les partis «traditionnels» français sont tombés de haut aux élections de 2019 : la liste des Républicains, menée par François-Xavier Bellamy, n’a alors obtenu que huit députés, contre 20 en 2014, et la liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann seulement six, contre treize en 2014. D’autres partis ont tiré les marrons du feu : Europe Ecologie-les Verts avec 13 élus en 2019, la majorité présidentielle avec 23 élus, et le Rassemblement national qui en a obtenu autant. Mais depuis, le parti d’extrême droite a vu cinq de ses députés quitter ses rangs. La France insoumise, menée par Manon Aubry, n’avait récolté que six places.

Groupes et alliances

Une fois admis au Parlement européen, chaque parti se rattache à un groupe politique européen, reflétant les alliances entre partis de différents pays. Les députés de la majorité présidentielle sont inscrits dans le groupe Renew Europe, libéral et pro-européen, qui compte aussi, par exemple, le parti Italia Viva de l’ancien Premier ministre italien Matteo Renzi. Groupe le plus important au Parlement européen avec 176 membres, le Parti populaire européen (PPE) accueille LR, avec notamment les chrétiens-démocrates allemands. Sans surprise, EE-LV prend place aux côtés des écologistes du groupe The Greens et le PS-Place publique rejoint Socialists and Democrats. LFI intègre The Left, qui réunit des partis communistes et travaillistes européens, comme Podemos en Espagne et Die Linke en Allemagne. A droite, le RN s’allie au groupe nationaliste Identity and Democraty (ID), comme les Allemands de l’Alternative für Deutschland (AfD) et la Lega de l’ancien Premier ministre italien Matteo Salvini. En s’engageant pour Eric Zemmour en 2022, l’eurodéputé RN Nicolas Bay a quitté ID et rejoint les eurosceptiques European Conservatives and Reformists.

A la tête des commissions

Comme à l’Assemblée nationale ou au Sénat, une grande partie du travail parlementaire se fait au sein des commissions. Les rapports y sont rédigés, les amendements négociés. Depuis 2019, cinq Français se sont imposés à la présidence d’une commission. L’écologiste Karima Delli est à la tête de celle des transports et du tourisme. Sujet central depuis le Brexit, la pêche est présidée par l’océanographe Pierre Karleskind de Renaissance. Ancien socialiste, le Brestois s’est mobilisé contre la pêche illégale et la concurrence chinoise. Son collègue de la majorité présidentielle Pascal Canfin est, lui, président de la commission sur l’environnement, la santé publique et la sécurité alimentaire, au cœur de l’accord sur le Green Deal et des règles sur le transfert des déchets. L’insoumis Younous Omarjee est président de la commission du développement régional. Face aux tensions avec la Russie, Raphaël Glucksmann préside une commission spéciale sur les ingérences étrangères depuis 2020.

Ce dernier est l’un des Français les plus médiatiques au Parlement européen. Parmi les autres figures connues, la délégation française compte trois anciens ministres de Nicolas Sarkozy : Thierry Mariani (RN), Brice Hortefeux (LR) et Nadine Morano (LR). Mais aussi le médiatique avocat Gilbert Collard, qui siège sans étiquette après avoir quitté le RN, ou encore l’ex-journaliste Bernard Guetta, candidat en 2019 sur la liste Renaissance.