Etait-ce raciste ou «simplement» xénophobe ? Interrompant son collègue le député insoumis du Val-d’Oise Carlos Bilongo, jeudi à l’Assemblée, lors des questions au gouvernement, l’élu Rassemblement national de la Gironde, Grégoire de Fournas, a-t-il voulu dire : «Qu’il retourne en Afrique» ou «Qu’ils retournent en Afrique» ? Aussi étrange que cela puisse paraître, pour la formation d’extrême droite, un simple pluriel délimiterait ce qui est acceptable et dicible dans le débat public, de ce qui ne l’est pas. On s’explique.
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«Origines»
Au singulier, l’interjection du député lepéniste ciblerait son collègue, possiblement d’origine africaine puisque noir, qui ne serait donc pas vraiment français. Rien de bien étonnant à ce que cette interprétation soit la première qui vienne à l’esprit de tous : depuis sa fondation, en 1972, le Front national s’emploie à distinguer les Français selon leur origine. Entre «Français de papier», selon l’expression typiquement lepéniste encore largement utilisée au sein du RN, et Français par le sang ou par le mérite. Les vrais et les faux. Comment prendre au sérieux, donc, la défense de Grégoire de Fournas, interrogé à chaud à la sortie de l’hémicycle par BFM, quand il explique la main sur le cœur n’avoir vu «qu’un député de la nation, un de mes collè