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Rachida Dati, l’adroite dure de la campagne

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Elections législatives 2024dossier
La ministre de la Culture s’était planquée pour les européennes. Depuis, l’ex-sarkozyste, qui vise la mairie de Paris en 2026, se démène… jusqu’à accepter d’aller dans la Creuse pour soutenir des candidats de l’ex-majorité.
Rachida Dati à l'Elysée, le 12 juin. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 21 juin 2024 à 10h17

Avec Rachida Dati, on voyage. «C’est la Grèce de 2015… le Venezuela, criminalité comprise !». La ministre de la Culture est évidemment en train d’évoquer le programme du Nouveau Front populaire et ses dangereuses promesses de porter le smic à 1600 euros net ou, pire, d’empêcher l’expulsion d’occupants de logements sociaux qui ne payent pas leur loyer. Voix indignée : «C’est la prime à l’incivilité !» Puis, presque chuchotée, sur le ton de la confidence : «En fait, vous n’avez pas intérêt à payer votre loyer !» Quel métier. Face à la maire du VIIe arrondissement, dans ce café chic à deux pas de l’Assemblée nationale, les narines frémissent d’indignation. La composition de l’assistance, ce mercredi 18 juin, est aussi un voyage dans le temps. Une ancienne médecin au chignon arachnéen, blancheur immaculée, donne à Dati du «Madame LE ministre». Un monsieur tout aussi chenu, pantalon à pince, chemise à carreaux et raie à la Fillon, demande la parole pour remettre dans le droit chemin Jean Laussucq, l’ancien collaborateur de Dati, bombardé candidat de Renaissance aux élections législatives. Le malheureux et son suppléant ont eu l’impudence de parler de «maîtrise des dépenses publiques» dans la présentation de son projet : «Il faut parler de baisse des dépenses !» se fait tancer le jeunot. Non, le VIIe arrondissement n’est vraiment pas mûr pour le retour de la gauche au pouvoir.

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