Avec Rachida Dati, on voyage. «C’est la Grèce de 2015… le Venezuela, criminalité comprise !». La ministre de la Culture est évidemment en train d’évoquer le programme du Nouveau Front populaire et ses dangereuses promesses de porter le smic à 1600 euros net ou, pire, d’empêcher l’expulsion d’occupants de logements sociaux qui ne payent pas leur loyer. Voix indignée : «C’est la prime à l’incivilité !» Puis, presque chuchotée, sur le ton de la confidence : «En fait, vous n’avez pas intérêt à payer votre loyer !» Quel métier. Face à la maire du VIIe arrondissement, dans ce café chic à deux pas de l’Assemblée nationale, les narines frémissent d’indignation. La composition de l’assistance, ce mercredi 18 juin, est aussi un voyage dans le temps. Une ancienne médecin au chignon arachnéen, blancheur immaculée, donne à Dati du «Madame LE ministre». Un monsieur tout aussi chenu, pantalon à pince, chemise à carreaux et raie à la Fillon, demande la parole pour remettre dans le droit chemin Jean Laussucq, l’ancien collaborateur de Dati, bombardé candidat de Renaissance aux élections législatives. Le malheureux et son suppléant ont eu l’impudence de parler de «maîtrise des dépenses publiques» dans la présentation de son projet : «Il faut parler de baisse des dépenses !» se fait tancer le jeunot. Non, le VIIe arrondissement n’est vraiment pas mûr pour le retour de la gauche au pouvoir.
«Rachida, c’est une marque»
Cela tombe bien, Rachida Dati s’active comme jamais pour que les